Les entreprises québécoises fortement touchées par la crise sanitaire ont peur de devoir faire face à une absence de main-d’œuvre au lendemain de la pandémie.

Les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration, entre autres, craignent que leurs employés, attirés par le programme de formation et de requalification de la main-d’œuvre du gouvernement provincial, quittent définitivement la profession.

C’est l’un des points qu’a soulevés le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, lors d’une discussion virtuelle avec le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, vendredi.

La crise a eu un impact sur plusieurs secteurs de l’économie, a reconnu le ministre Roberge. Il y a maintenant un plus gros bassin de « chômeurs pandémiques », a-t-il admis.

L’épidémie a mis de nombreux secteurs sur pause, tels que les secteurs aéronautique ou touristique, et il y a des gens qui ne peuvent pas travailler en ce moment, a-t-il souligné sans vouloir minimiser la situation. Parmi ceux-ci, certains cherchent à se réorienter, a-t-il expliqué. L’idée est donc de leur offrir des options, a rassuré M. Roberge.

Le ministre reconnaît que le programme de requalification des chômeurs peut amener des gens à se réorienter vers d’autres formations.

Il nuance toutefois la situation en ajoutant qu’il y avait déjà un problème de main-d’œuvre dans certains secteurs avant l’épidémie.

Il souligne qu’il y avait aussi des gens qui ne travaillaient pas même avant la crise, notamment des personnes qui bénéficiaient du chômage ou de l’aide sociale, par exemple, sans oublier les décrocheurs.

Il est donc important, selon lui, d’offrir à ces gens des formations qui s’arriment aux besoins des entreprises qui sont à la recherche de personnes qualifiées.

M. Roberge a poursuivi en disant que cela permettra aux entreprises de combler leur besoin de main-d’œuvre tout en permettant à un pan de la population de réintégrer le marché du travail.

Par ailleurs, certains secteurs qui peinaient à recruter avant la pandémie vont se retrouver dans la même situation à la fin de la crise. Les ajustements du programme de formation professionnelle, notamment en termes de flexibilité, ont aussi été mis en place pour cette raison, a-t-il laissé savoir.

Le ministre Roberge s’est voulu rassurant en soulignant l’importance d’élargir les bassins de main-d’œuvre afin de trouver des solutions en vue de la relance économique.

Cet article a été produit avec l’aide financière des Bourses Facebook et La Presse Canadienne pour les nouvelles.