(New York) Les ventes du médicament antiviral remdesivir, utilisé pour les malades hospitalisés de la COVID-19, ont représenté au quatrième trimestre près du quart du chiffre d’affaires de son fabricant Gilead Sciences, en forte croissance.

Le chiffre d’affaires de la biotech américaine a grimpé de 26 % entre octobre et décembre à 7,4 milliards de dollars, conforme aux attentes des analystes.

Il recule toutefois de 7 % en excluant les ventes de Veklury, nom commercial du remdesivir (1,9 milliard de dollars sur le quatrième trimestre).

« Gilead continue de jouer un rôle central dans la pandémie, Veklury traitant désormais un patient hospitalisé sur deux aux États-Unis », a salué dans un communiqué Daniel O’Day, PDG de Gilead.

Les perspectives sont toutefois mauvaises, puisque les campagnes de vaccination qui ont commencé partout dans le monde ne sont pas une bonne nouvelle pour Gilead. L’utilité de son Veklury sera alors moindre, et les ventes risquent d’en pâtir.

Pour 2021, le laboratoire s’attend ainsi à un chiffre d’affaires en légère baisse par rapport à 2020, compris entre 23,7 et 25,1 milliards de dollars, contre 24,7 milliards de dollars en 2020, soit +10 % par rapport à 2019, mais -3 % en excluant les ventes de remdesivir (2,8 milliards de dollars en 2020).

Sur le dernier trimestre, le bénéfice ajusté par action, référence en Amérique du Nord, a presque doublé par rapport à la même période en 2019, à 2,19 dollars, alors que le bénéfice net a chuté, à 1,5 milliard de dollars, contre 2,7 milliards au quatrième trimestre 2020.

La performance était saluée à Wall Street où l’action prenait 1,85 % peu après 17 h dans les échanges électroniques d’après-Bourse.

Les ventes de remdesivir n’ont toutefois pas permis à Gilead de sauver son bénéfice net annuel, qui ressort à seulement 89 millions de dollars, quand il était de 5,4 milliards en 2019.

Plusieurs facteurs expliquent un tel plongeon : Gilead a payé davantage d’impôts, les coûts liés à la recherche et au développement en raison de la COVID-19 ont aussi augmenté.

Le remdesivir a été l’un des premiers médicaments à avoir démontré une relative efficacité dans des essais rigoureux pour écourter de plusieurs jours le temps de rétablissement des patients hospitalisés à cause du coronavirus.

Mais il n’a pas été prouvé qu’il réduisait la mortalité.

L’ex-président américain Donald Trump, tombé malade de la COVID-19 début octobre, a lui-même reçu le traitement pendant cinq jours, parmi d’autres médicaments.