(Toronto) Rogers Communications ne fournit pas de prévisions financières pour 2021, dans un contexte d’incertitude persistante concernant la pandémie de COVID-19, qui a eu un impact important l’an dernier, y compris dans ses résultats du quatrième trimestre publiés jeudi.

Le géant des télécommunications a souligné que la deuxième vague de contaminations au virus faisait en sorte qu’il est « difficile, en ce moment, d’estimer de manière fiable nos résultats financiers pour l’année 2021 ».

Le directeur financier, Tony Staffieri, a cité l’équipe de baseball des Blue Jays de Toronto comme un « facteur de changement majeur » pour le secteur des médias, précisant que c’était une des raisons pour lesquelles la société s’est abstenue de faire des prévisions.

« S’ils jouent à Toronto, il y a plus de revenus publicitaires […] s’il y a des spectateurs, alors c’est un énorme potentiel de revenus supplémentaires, même s’il s’agit du quart ou du tiers des ventes de billets », a expliqué M. Staffieri.

« Donc, dans la mesure où ils finissent par jouer, non pas à Toronto, mais en retournant à Buffalo ou ailleurs, nous allons voir un frein important pour nos activités médiatiques. »

Rogers a affiché jeudi un bénéfice de 449  millions, ou 89 cents par action, au cours du trimestre clos le 31 décembre. En comparaison, il avait gagné 468  millions, ou 92 cents par action, pour la même période un an plus tôt.

Ses revenus trimestriels ont totalisé 3,68  milliards, en baisse par rapport à ceux de 3,95  milliards du quatrième trimestre de 2019.

La société torontoise a essentiellement attribué ce recul à une baisse de 8 % des revenus des services sans fil, qui ont souffert des restrictions entourant les voyages dans le monde, et ont généré moins de revenus d’utilisation excédentaire, les consommateurs continuant à se tourner vers les plans de données illimitées.

Rogers a accueilli 114 000 abonnés sans fil postpayés au cours du trimestre, contre 131 000 un an plus tôt, tandis que le revenu moyen par utilisateur a chuté de 9 % à 50,02 $.

« La pandémie (de COVID-19) continue d’avoir un impact sur les revenus d’itinérance, la plupart des voyages étant toujours en pause et l’immigration ne connaissant aucune croissance puisque les frontières sont essentiellement fermées », a affirmé le chef de la direction de Rogers, Joe Natale, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes financiers.

Rogers a une large base d’utilisateurs d’iPhone, et Apple a indiqué cette semaine que les ventes de son populaire téléphone étaient en hausse de 17 % au quatrième trimestre, par rapport à la même période un an plus tôt. Mais les dirigeants de Rogers ont déclaré que les confinements en Ontario et au Québec après Noël contrebalançaient les fortes ventes du Vendredi fou.

« Je dirais que notre capacité à effectuer des transactions en ligne n’était pas formidable il y a un an. En ce moment, je pense qu’elle est très bonne », a fait valoir M. Natale. « La possibilité de commander en ligne, de récupérer des produits en magasin, de les faire livrer à sa porte, ce sont toutes des choses pour lesquelles l’équipe a travaillé d’arrache-pied l’année dernière. »

Profits supérieurs aux attentes

Les revenus de la câblodistribution ont avancé de 3 %, même si le quatrième trimestre est « traditionnellement plus calme », les consommateurs ayant passé plus de temps à la maison.

Cependant, les revenus des médias ont diminué de 23 % en raison du report du début des saisons 2020-2021 de la Ligue nationale de hockey (LNH) et de la National Basketball Association, ainsi que de la faiblesse du marché publicitaire.

Sur une base ajustée, Rogers a gagné 99 cents par action au plus récent trimestre, soit un peu moins que le bénéfice ajusté par action de 1 $ du quatrième trimestre précédent.

Les analystes visaient en moyenne un profit ajusté de 98 cents par action pour le dernier trimestre, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

Drew McReynolds, analyste chez RBC Dominion valeurs mobilières, a estimé dans une note à ses clients que les résultats étaient « légèrement négatifs », même si les résultats d’exploitation étaient légèrement en avance sur les attentes.

Il a précisé que Rogers avait enregistré un bon trimestre dans son activité de câblodistribution, et que les fortes marges bénéficiaires contribuaient à atténuer le choc de la baisse des revenus par utilisateur dans le secteur du sans-fil.