(Paris) Les entreprises spécialisées dans les pièces aéronautiques et automobiles de précision Mecachrome et WeAre Groupe ont annoncé vendredi vouloir fusionner pour former un ensemble de 3600 personnes et réalisant un chiffre d’affaires annuel de 450 millions d’euros.

« Le projet de rapprochement de ces deux acteurs majeurs du secteur […] constitue une opération majeure pour la consolidation du marché de l’aéronautique. Il donnera naissance à un groupe français multitechnologies de premier plan dans les secteurs stratégiques de l’aéronautique, du spatial, de la défense et de l’automobile », ont affirmé les entreprises dans un communiqué.

Ce projet est soutenu par la société d’investissement Tikehau Ace Capital et Bpifrance, la banque publique d’investissement, selon ses promoteurs.

Les termes financiers de ce rapprochement dans la filière aéronautique, un mouvement par ailleurs encouragé par le gouvernement français pour renforcer un écosystème encore très éclaté, n’ont pas été divulgués, ni les éventuelles conséquences en termes d’emploi.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

L’assemblage d’une composante chez Mecachrome Canada à l’usine de Mirabel en 2013.

Dans un courrier transmis à l’AFP, la fédération FO de la métallurgie salue une « opération prometteuse », visant à « créer un leader européen des pièces élémentaires en France » et à consolider les sous-traitants du secteur.  

Les syndicats FO du groupe Mecachrome resteront toutefois « vigilants sur la pérennité de l’ensemble des sites en France », et sur la préservation des emplois, afin que les salariés ne « paient pas le prix » de ce rapprochement.

Si les négociations en cours aboutissent, le nouveau « champion » ambitionne à terme de réaliser un chiffre d’affaires annuel de 750 millions d’euros, selon le communiqué.

WeAre, fondé en 2016 et agrégeant plusieurs petites sociétés, est spécialisé dans l’élaboration de pièces de dimensions réduites (tournage, fraisage, impression 3D…) et dispose de dix sites industriels en France et en Afrique du Nord.

De son côté, Mecachrome, qui se définit comme expert dans « la conception, l’ingénierie, l’usinage et l’assemblage de pièces et d’ensembles de haute précision, destinés aux domaines de l’aéronautique, de l’automobile, du sport automobile, de la défense et de l’énergie », a traversé une période difficile à cause de l’arrêt de l’Airbus A380 et du ralentissement de l’activité aérospatiale à la suite de la COVID-19.

La société a eu recours à un plan de sauvegarde de l’emploi, allégé en 2020 grâce à un accord d’activité partielle longue durée.  

Conséquence de la crise sanitaire, 8800 emplois ont été supprimés dans l’ensemble de la filière aéronautique sur l’année 2020 (-5, % des effectifs), estime l’Insee.