Après l’agence indépendante de conseil en vote ISS la semaine dernière, c’est au tour de l’agence Glass Lewis de recommander aux détenteurs d’actions de Cominar de se prononcer en faveur du projet de vente du fonds de placement immobilier de Québec annoncé en octobre.

Glass Lewis juge « raisonnable » la démarche d’évaluation des autres options menée avant d’en arriver à un accord de vente. « Il n’y a aucune raison de douter que la transaction proposée ne soit pas la plus favorable pour les détenteurs de parts actuellement », lit-on dans la décision publiée par la firme et obtenue par La Presse.

De plus, est-il précisé, le titre de Cominar n’a pas clôturé une seule séance au-dessus du prix proposé dans l’offre depuis l’annonce de l’entente, ce qui laisse entendre que le marché ne s’attend pas à ce qu’une meilleure offre émerge.

Cominar a révélé le 24 octobre une entente avec un consortium mené par Canderel entourant sa vente au prix unitaire de 11,75 $ l’action, une transaction évaluée à 5,7 milliards en incluant la dette.

L’offre représente une prime de 63 % par rapport au cours de clôture au dernier jour de Bourse précédant le dévoilement du projet de transaction.

Dans le cadre de cette opération, le consortium doit revendre des immeubles commerciaux et de bureaux au Groupe Mach et quelque 190 immeubles industriels à la firme américaine d’investissement Blackstone.

Petite inquiétude

Tout comme ISS, Glass Lewis dit s’inquiéter « un peu » du prix offert qui traduit un escompte significatif par rapport à la valeur nette des actifs au moment de l’annonce qui s’élevait à 14,72 $ par action. Glass Lewis ajoute toutefois que si l’annonce de la transaction survient au moment où le titre n’a pas pleinement récupéré des impacts de la pandémie, le titre s’est négocié avec un escompte important par rapport à la valeur nette de ses actifs au cours des dernières années et que Cominar fait face à un contexte de marché difficile et incertain avec ses immeubles de bureaux et commerciaux.

Le gestionnaire d’actifs montréalais Letko Brosseau, qui détient une participation de 3,3 % dans Cominar, s’est publiquement opposé à la transaction dans les dernières semaines en soulignant notamment que « le moment paraît mal choisi pour faire cette proposition puisque Cominar émerge à peine de la pandémie qui a entraîné de longues fermetures des centres commerciaux et des bureaux en 2020 et en 2021. Le titre de Cominar a beaucoup baissé par rapport à son niveau d’avant la pandémie et n’a pas encore récupéré tout le terrain perdu ».

Si Cominar a essuyé des critiques dans les dernières semaines, La Presse a révélé qu’au moins deux groupes différents tentent de mettre en place des offres concurrentes avant l’assemblée extraordinaire des détenteurs d’actions prévue le 21 décembre.

L’arrangement conclu par le consortium mené par Canderel est survenu au terme d’un processus d’examen stratégique de plus de 13 mois notamment lancé en raison de difficultés financières chez Cominar et alors que la pandémie entraînait une incertitude supplémentaire entourant les activités.

Durant le processus d’examen, les conseillers de Cominar ont sondé officiellement 33 parties (dont 25 investisseurs financiers et 8 investisseurs stratégiques) potentiellement intéressées par la totalité ou des portions de l’entreprise. Sept investisseurs financiers et trois stratégiques ont signé des ententes de confidentialité permettant d’effectuer une vérification diligente.

Cominar possède 310 immeubles industriels, commerciaux et de bureaux au Québec et en Ontario.