Le chantier maritime Davie ouvrira un bureau au centre-ville de Montréal en début d’année.

L’entreprise de Lévis a créé une division d’investissement sous le nom de Davie Capital dont les bureaux seront installés au 1250, boulevard René-Lévesque, à quelques pas du Centre Bell. Il s’agira d’un espace de travail ouvert où jusqu’à une vingtaine de personnes pourront travailler en même temps.

« C’est une présence qui reflète la croissance et le dynamisme de l’entreprise », commente Denis Boucher, vice-président des affaires publiques à la Davie.

Après avoir traversé plusieurs années difficiles, Chantier Davie soutient avoir aujourd’hui atteint une position de « force et de stabilité sans précédent » lui permettant d’investir.

« Davie, c’est plus de 50 % de la capacité de construction navale au Canada. Davie est le colosse qui a maintenant les moyens de ses ambitions », dit Denis Boucher.

Davie Capital sera chargée de cibler, d’évaluer et de gérer des investissements à travers le Canada dans le cadre de la participation de Davie à la stratégie nationale de construction navale et d’autres programmes.

Avoir une présence à Montréal est une façon pour l’organisation de se rapprocher de la communauté économique de Montréal, du reste du Canada et de l’international, dit Denis Boucher.

PHOTO FOURNIE PAR LES CHANTIERS DAVIE

Un brise-glace au Chantier Davie

« Ça nous permet d’avoir une équipe dédiée à des investissements qui nous permettront de demeurer un leader, d’être plus près des décideurs de Montréal, le poumon économique du Québec, en plus de nous ouvrir aussi un bassin de talents plus large », ajoute-t-il.

« Pour obtenir des contrats du fédéral, il faut avoir un certain contenu canadien et parfois il faut se tourner vers des fournisseurs à l’étranger, donc il faut compenser pour ses investissements qui ne sont pas réalisés localement. Pour ce contenu, on peut avoir des programmes de recherche qui peuvent aider à développer des navires de plus en plus verts et aller chercher des technologies de pointe. C’est le genre de programmes qu’on peut mettre de l’avant avec des partenaires comme on l’a fait en début d’année où, en partenariat avec l’École Polytechnique et une entreprise privée, nous allons mener des programmes de recherche pour faire avancer les connaissances en cybersécurité pour les navires. »

Denis Boucher indique qu’après une modernisation des systèmes informatiques et des structures organisationnelles au cours des 10 dernières années, Chantier Davie est aujourd’hui en mesure d’obtenir des contrats de « façon stable » (entretien et construction de frégates).

Fondée en 1825, l’entreprise est le plus important constructeur naval au pays avec près de 1000 employés (incluant quelque 220 sous-contractants) et des relations avec plus de 1500 fournisseurs.

Le carnet de commandes de Davie pour les prochaines années atteint 8,5 milliards, souligne la direction, auquel pourraient s’ajouter de nouveaux projets qui éventuellement, espère-t-on, pourraient donner de l’emploi à 2000 ou 3000 personnes.

Les propriétaires se sont succédé au fil des années et après avoir déclaré faillite au début des années 2000, l’entreprise s’était relevée et a même fait le saut à la Bourse de Toronto en 2008, avant de faire appel à la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies en 2010.

En 2012, Chantier Davie a été racheté par le groupe Inocea et est aujourd’hui dirigé par les fondateurs de ce holding privé européen, James Davies et Alex Vicefield.

Le principal client du chantier demeure le gouvernement du Canada, mais l’organisation tente de faire de plus en plus de place à une clientèle commerciale.