(Toronto) La Banque de Montréal a clos vendredi une longue semaine de publication de résultats trimestriels pour les grandes banques canadiennes, mais elle s’est distinguée en présentant un programme de hausse de dividende et de rachat d’actions plus important que ceux de ses cinq rivales.

En dévoilant un bénéfice trimestriel stimulé par des gains d’efficacité pour son plus récent trimestre, la Banque de Montréal a annoncé une hausse de 25 % de son dividende trimestriel, qui passe ainsi à 1,33 $ par action, ainsi qu’un programme visant à racheter un maximum de 22,5 millions d’actions, soit 3,5 % de ses actions en circulation.

La banque a réalisé un bénéfice de près de 2,2 milliards pour son quatrième trimestre, en hausse par rapport à celui de près de 1,6 milliard du même trimestre l’année dernière. Elle a expliqué avoir réalisé des gains d’efficacité qui devraient se traduire par une stabilité des dépenses l’année prochaine, malgré les pressions inflationnistes.

« Nous avons tenu nos engagements en matière de dépenses et d’efficacité », a affirmé le chef de la direction de la Banque de Montréal, Darryl White, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes.

Il a précisé que la banque s’efforçait de réduire ses coûts depuis des années, ce qui a contribué à améliorer son ratio d’efficacité – une mesure clé de la capacité des banques à convertir leurs actifs en bénéfices – de 540 points de base depuis 2018 pour le porter à 56,5 %.

La banque a également maintenu ses dépenses stables au cours des deux dernières années, en excluant de plus fortes hausses de la rémunération basée sur les performances cette année, grâce aux réductions réalisées dans certains secteurs d’activité. À l’avenir, M. White a déclaré qu’il était prévu d’utiliser plus efficacement l’immobilier et d’améliorer les services de post-marché.

Nous continuons simplement à nous mettre au défi. Nous pensons qu’il y a plus à faire.

Darryl White, chef de la direction de la Banque de Montréal

Jusqu’à présent, la Banque de Montréal n’observe pas beaucoup d’inflation sur les coûts directs, a souligné son directeur financier, Tayfun Tuzun, mais il a noté que la banque avait d’autres moyens de répondre à ces pressions si elles devenaient plus fortes que prévu.

En outre, les entreprises réagissent rapidement pour s’attaquer aux pressions inflationnistes et aux problèmes de chaîne d’approvisionnement qui les causent, a souligné David Casper, chef de la direction des activités américaines de la banque. Plusieurs d’entre elles renforcent leur automatisation et rapatrient davantage d’usines et d’équipements au pays.

M. White a indiqué avoir bon espoir de voir les divers outils utilisés par les entreprises et les gouvernements, notamment le détournement de davantage de navires par le canal de Panamá et l’intensification des activités dans les ports de la côte Est, résoudre une grande partie des retards l’année prochaine.

« Nous commençons à voir un peu d’assouplissement. Je ne pense pas que nous aurons toujours cette conversation dans un an. »

Bénéfice supérieur aux attentes

La Banque de Montréal a affiché un bénéfice de 3,23 $ par action pour le trimestre terminé le 31 octobre, contre 2,37 $ par action pour la même période l’an dernier.

En excluant les éléments non récurrents, la banque affirme avoir réalisé un profit ajusté de 3,33 $ par action, en hausse par rapport à un bénéfice ajusté de 2,41 $ par action au même trimestre l’an dernier.

Les analystes s’attendaient en moyenne à un bénéfice ajusté de 3,21 $ par action, selon les estimations recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

Les revenus ont augmenté de 9,8 % pour atteindre 6,6 milliards, alors qu’ils s’étaient établis près de 6,0 milliards il y a un an.

Des dépenses inférieures aux prévisions ont été l’une des principales raisons expliquant le meilleur bénéfice que prévu, ainsi que les moins grandes provisions pour pertes sur créances, a observé l’analyste Gabriel Dechaine, de la Banque Nationale, dans une note à ses clients.

Pour son quatrième trimestre, la Banque de Montréal a inscrit une reprise de 126 millions de ses provisions pour pertes sur créances, comparativement aux 432 millions qu’elle avait mis de côté pour les créances irrécouvrables au même trimestre l’an dernier.

L’analyste John Aiken, de Barclays, a indiqué dans une note qu’il pourrait y avoir une certaine inquiétude de voir la réduction des coûts toucher la croissance future, mais que puisque la banque avait connu une séquence de fortes dépenses, elle devrait avoir une meilleure marge de manœuvre.

Pour l’ensemble de son exercice, la Banque de Montréal a réalisé un bénéfice de près de 7,8 milliards, ou 11,58 $ par action, à partir de revenus totalisant 27,2 milliards. En comparaison, l’exercice précédent l’avait vue engranger un profit de 5,1 milliards, ou 7,55 $ par action, avec un chiffre d’affaires de 25,2 milliards.