(Dorval) Éric Martel, président et chef de la direction de Bombardier, ne craint pas une intensification de la concurrence tandis que sa rivale Gulfstream prépare le lancement de nouveaux jets d’affaires.

« Présentement, il n’y a rien que mes compétiteurs font aujourd’hui qui nous inquiète ou qui nous fait accélérer quelque chose », a dit le dirigeant en marge d’un évènement soulignant la livraison du 1000e avion de la famille Global, organisé à son usine de Dorval, jeudi.

La concurrence est en voie de s’intensifier dans le marché des jets d’affaires. Gulfstream a annoncé dernièrement qu’elle lancerait deux nouveaux appareils. L’un d’eux, le G400, pourrait représenter un risque concurrentiel pour le Challenger 650, croient certains observateurs de l’industrie.

IMAGE TIRÉE DU SITE INTERNET DE GULFSTREAM

Le G400 tel que représenté par une image générée par ordinateur par Gulfstream.

Lors d’une rencontre récente avec des analystes financiers de RBC Marchés des capitaux, de hauts dirigeants de Bombardier ont dit qu’ils évaluaient la pertinence de mettre à jour ou de remplacer le Challenger 650.

Il s’agit d’un processus habituel, a nuancé M. Martel lors du point de presse. « En termes de produits, on est toujours en train d’évaluer. C’est un processus qui n’arrête jamais chez nous. On a plusieurs scénarios. On n’a pas encore pris de décisions. »

Pour Bombardier, il y a une différence financière importante entre une éventuelle mise à jour du Challenger 650 ou le développement d’un nouvel appareil, souligne Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux. « Une mise à jour demanderait peu de dépenses d’investissement et respecterait le cadre financier de l’entreprise, tandis qu’un nouveau modèle représenterait une hausse importante des dépenses par rapport aux prévisions. »

Konark Gupta, de Banque Scotia, doute cependant que Bombardier puisse atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés d’ici 2025 en raison de l’intensification de la concurrence. « La hausse de la concurrence de la part de Gulfstream et Dassault pourrait forcer Bombardier à augmenter ses dépenses d’investissement ou peser sur ses marges. »

1000e avion Global

Bombardier a souligné en grande pompe, jeudi, la livraison de son 1000e avion de la famille Global. L’entreprise a profité de l’occasion pour dévoiler une étude sur les retombées économiques du programme du Global 7500, qui aurait soutenu 3386 emplois à temps plein en moyenne par année.

Le 1000e appareil a été livré à NetJets, qui détient l’une des plus importantes flottes de jets d’affaires au monde. Il s’agit du premier appareil d’une commande de 20 Global 7500.

Le contrat permet au Global 7500 « de devenir l’avion-phare de NetJets et constitue un moment marquant pour nous tous, alors que nous concluons tous deux une année remarquable dans le domaine de l’aviation », commente Éric Martel dans un communiqué.

Bombardier a commencé le développement de la famille Global en 1993 avec le jet d’affaires Global Express, qui a été mis en service en 1999. Le programme du Global 7500, pour sa part, a été lancé en 2010. Les premières livraisons ont eu lieu en décembre 2018.

La société a aussi dévoilé une étude commandée à PricewaterhouseCoopers (PwC) qui affirme que le programme Global 7500 aurait contribué à hauteur de 4,8 milliards au produit intérieur brut (PIB) canadien entre 2010 et 2019. La grande part des retombées est au Québec, soit 3,4 milliards.

Sur la même période, le programme aurait soutenu une moyenne annuelle de 3386 emplois, dont 1713 emplois directs. Cela aurait permis au fédéral et aux provinces d’obtenir 732 millions de dollars en revenus fiscaux.