(New York) Le géant américain de distribution Walmart a relevé ses prévisions mardi après avoir profité d’un regain de fréquentation dans ses magasins en période d’inflation, et assuré avoir, à l’approche des Fêtes, plus d’inventaires que l’an dernier.

Le chiffre d’affaires de la chaîne de magasins a progressé de 4,3 % à 140,5 milliards de dollars sur les trois mois se terminant fin octobre, porté notamment par des ventes à nombre d’établissements comparables en hausse de 9,2 % aux États-Unis.

« Nous avons gagné des parts de marché dans la partie épicerie aux États-Unis, et de plus en plus de clients et de membres reviennent dans nos magasins », a souligné le directeur général de la société, Doug McMillon, dans un communiqué.

Leurs dépenses chez Walmart sont restées « robustes », « en partie en raison des aides du gouvernement et de l’inflation », a détaillé le groupe.  

La chaîne profite des bas prix qu’elle propose, avec des consommateurs qui se tournent vers Walmart en période d’inflation « pour économiser de l’argent », selon Neil Saunders de GlobalData.

Alors que les prix à la consommation ont augmenté dans leur ensemble de 6,2 % en octobre dans le pays, le ticket de caisse moyen a progressé de 3,3 % chez Walmart au troisième trimestre.

« Même si Walmart a désormais plus de compétition sur le créneau des établissements à bas prix, comme Aldi ou les magasins offrant des articles à un dollar, le groupe reste le mieux positionné pour grappiller encore des parts de marché », estime M. Saunders.

Hausse « inquiétante » du carburant

« Nous voulons que les prix restent bas », a affirmé M. McMillon lors d’une conférence téléphonique en soulignant que les coûts de l’entreprise avaient augmenté plus que ses prix sur la période. Le groupe a « suffisamment de flexibilité » pour décider comment gérer l’inflation, a-t-il noté. Il a par exemple offert moins de promotions.

La hausse des prix du carburant est en revanche « une source d’inquiétude, pas seulement (aux États-Unis) mais partout », a estimé le patron de Walmart.  

Alors que les problèmes d’approvisionnement affectent de nombreux magasins, alimentant les craintes sur la disponibilité de certains produits pour Noël, la chaîne de supermarchés assure par ailleurs s’être préparée, ses inventaires étant en hausse de 11,5 % par rapport à la même période l’an dernier, de 17 % par rapport à 2019.  

« Pour la suite, nous avons les effectifs, les produits et les prix pour livrer une excellente saison des Fêtes à nos clients et membres », a assuré M. McMillon.

Le groupe a notamment affrété ses propres bateaux, utilisé des ports habituellement moins fréquentés et eu recours au travail de nuit pour décharger les bateaux dans les ports les plus encombrés.

De août à octobre, le bénéfice net du groupe a reculé de 40 % à 3,1 milliards de dollars.

Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, la mesure préférée des investisseurs de Wall Street, il s’affiche toutefois à 1,45 dollar, contre 1,40 dollar attendu.

Pour l’ensemble de son année décalée, le groupe attend désormais un bénéfice par action de 6,40 dollars, contre 6,20 à 6,35 dollars auparavant.

Les ventes aux États-Unis au troisième trimestre ont permis de compenser le repli de l’activité du groupe à l’étranger, avec un chiffre d’affaires en baisse de 20 % en raison principalement de la cession de magasins au Royaume-Uni, au Japon et en Argentine.

Le coût de revient de l’entreprise a baissé de 4 points de base grâce notamment aux ventes plus élevées et aux dépenses liées à la COVID-19 moins importantes.  

Walmart souligne toutefois avoir accru ses dépenses salariales, le groupe ayant augmenté 565 000 salariés d’au moins un dollar de l’heure en septembre.