La Compagnie électrique Lion a dû faire preuve de patience avant d’obtenir certaines pièces au troisième trimestre, en plus d’avoir de la difficulté à trouver d’autres composants. Résultat : le constructeur de camions et d’autobus électriques a éprouvé des difficultés à terminer et à livrer des véhicules.

En dévoilant sa performance financière pour la période de trois mois ayant pris fin le 30 septembre, mercredi, après la fermeture des marchés boursiers, l’entreprise établie à Saint-Jérôme, dans les Laurentides, a témoigné des perturbations de la chaîne d’approvisionnement sur ses activités.

Ces imprévus ne semblent pas sur le point de se dissiper, selon le président et fondateur de l’entreprise, Marc Bédard. Les perturbations devraient persister l’an prochain et Lion dit tenter de minimiser les répercussions sur sa « production » et la « performance ».

Ces mesures concrètes incluent l’augmentation de la duplicité des fournisseurs, l’approvisionnement sélectif de matières premières au bénéfice de nos fournisseurs de composantes, l’augmentation de la fabrication à l’interne de certaines pièces et la reconception de certaines sous-composantes.

Marc Bédard, président et fondateur de La Compagnie électrique Lion

Lion n’était pas en mesure de préciser, mercredi en soirée, combien de véhicules n’avaient pas pu être livrés ou assemblés en raison des problèmes évoqués. Cela semble toutefois avoir eu un impact sur la croissance des résultats, puisque l’entreprise a raté la prévision des analystes au chapitre des revenus.

Néanmoins, au troisième trimestre, l’entreprise a livré 40 véhicules – 28 autobus scolaires et 12 camions –, en hausse comparativement aux 10 livraisons effectuées à la même période l’an dernier.

Dans sa présentation aux investisseurs, Lion explique que les difficultés d’approvisionnement touchaient essentiellement des pièces jugées « moins essentielles » comme des modules métalliques, des composants en plastique et des faisceaux de câbles.

En août dernier, M. Bédard avait expliqué à La Presse que Lion avait été en mesure de tirer son épingle du jeu grâce à sa stratégie de surstockage de pièces jugées « stratégiques » dans la fabrication de moteurs et de batteries.

« Nous avons continué de constater que le passage à l’électrification des transports […] connaît un fort élan, comme en témoignent les discussions menées avec des clients potentiels qui se sont traduites par un engagement concret », a souligné le président du constructeur d’autobus et de camions électriques, pour tempérer les choses.

Le 25 octobre, Lion avait annoncé que Student Transportation of Canada (STC) s’était engagée à acheter 1000 autobus électriques si elle obtenait la confirmation de son admissibilité aux subventions d’un programme fédéral – un contrat qui doublerait la taille du carnet de commandes.

Au 10 novembre – après la fin du troisième trimestre –, la valeur du carnet de commandes de Lion était d’environ un demi-milliard, soit pour 2024 véhicules. Ces données tiennent compte de l’engagement de STC.

Lion a affiché des revenus de 11,9 millions US au troisième trimestre, par rapport à 2,6 millions US il y a un an. Les analystes sondés par la firme Refinitiv anticipaient un chiffre d’affaires de 25,5 millions US.

Un bénéfice net de 123 millions US, ou 60 cents US par action, a été engrangé, mais ce résultat est essentiellement attribuable à des éléments comptables. Au troisième trimestre de l’exercice précédent, Lion avait perdu 38,6 millions US, ou 35 cents US par action.

En excluant les éléments exceptionnels, la perte de Lion au troisième trimestre est d’environ 15 millions US. Sa perte d’exploitation ajustée s’est établie à 8,8 millions US, alors qu’elle avait été de 2,8 millions US il y a un an.

À la Bourse de Toronto, l’action de Lion a clôturé à 15,20 $, en baisse de 46 cents, ou 2,9 %.