L’empreinte de la PDG Rania Llewellyn se fait de plus en plus sentir à la Banque Laurentienne. Près de 50 postes sont abolis dans une réorganisation à la limite du licenciement massif.

Cette réorganisation donne un avant-goût de l’orientation stratégique que la PDG entend donner à la banque. Rania Llewellyn doit dévoiler le mois prochain ou au plus tard au début de janvier son plan pour les prochaines années.

Nommée l’automne dernier à la tête de la Laurentienne, Rania Llewellyn a réalisé quelques changements organisationnels depuis son arrivée à la banque en procédant à des nominations à la haute direction afin de former sa garde rapprochée. Elle n’a toutefois toujours pas révélé quelle orientation elle souhaite donner à l’institution bancaire.

PHOTO FOURNIE PAR LA BANQUE LAURENTIENNE

Rania Llewellyn

La vision de la banque du futur de Rania Llewellyn se précise cependant avec la redéfinition de certaines fonctions et le départ de 47 employés juste avant le début du mois de novembre, a appris La Presse.

Un peu moins de la moitié des employés touchés par cette nouvelle réorganisation sont au Québec et, selon nos informations, seulement trois sont d’anciens syndiqués.

Les employés de la Banque Laurentienne avaient voté au printemps en faveur de la désyndicalisation.

La banque simplifie sa structure organisationnelle pour contribuer à la réalisation des initiatives du nouveau plan stratégique qui sera dévoilé prochainement.

Merick Seguin, porte-parole de la Banque Laurentienne

« Ces changements touchent un nombre restreint de postes et tous les anciens employés concernés se sont vu offrir des services de soutien pendant leur transition. Les postes touchés se situent à tous les niveaux et dans l’ensemble de la banque et sont répartis à 60 % en Ontario et 40 % au Québec », ajoute-t-il.

La direction de la Laurentienne assure que la décision n’entraîne aucun mouvement de poste décisionnel entre les deux provinces.

L’effectif de la banque s’élève aujourd’hui à un peu moins de 3000 employés.

Le positionnement des activités continue d’être ajusté dans le réseau de succursales de la banque, ce qui touche par la bande aux besoins en effectif de l’institution financière montréalaise.

Si des postes de vice-président adjoint sont notamment abolis, la banque recrute maintenant pour pourvoir deux postes de vice-président district (VPD) au développement des affaires pour la région de Montréal et en périphérie. Les personnes qui occuperont ces nouveaux postes devront évaluer leurs besoins en effectif une fois en poste, nous dit-on.

Résultats

La Banque Laurentienne présentera le 10 décembre ses résultats financiers de fin d’exercice et une journée d’information à l’intention des investisseurs et des analystes est prévue au début du mois de janvier. Il est attendu que Rania Llewellyn présente et explique à cette occasion son plan stratégique pour les prochaines années.

En marge de la présentation des plus récents résultats trimestriels de la Laurentienne il y a deux mois, Rania Llewellyn avait dit qu’elle s’attendait à de la croissance à la banque en 2022, mais que la véritable croissance viendrait dans les années suivantes lorsque les conditions économiques retrouveraient leur niveau prépandémie.

Rania Llewellyn a pris la relève de François Desjardins, qui est parti en milieu d’année l’an passé après avoir lancé un plan de transformation il y a six ans. Ce plan a orienté la banque vers le conseil financier et les services numériques. Le nombre de succursales est passé de 150 il y a six ans à une soixantaine aujourd’hui.

L’action de la Banque Laurentienne a gagné 1 % lundi pour clôturer à 42,77 $ à la Bourse de Toronto. Le titre est en hausse de 50 % par rapport à la même date l’automne dernier. Selon la base de données financières Refinitiv, un seul des 13 analystes qui suivent officiellement les activités de la Laurentienne recommande présentement l’achat de l’action de la banque.

Un licenciement massif, ou collectif, fait référence au licenciement de 50 employés ou plus d’un seul établissement à une même date ou au cours d’une période ne dépassant pas quatre semaines, ce qui entraîne des obligations de divulgation auprès des gouvernements.