Le fabricant de trains d’atterrissage Héroux-Devtek vient de conclure le prolongement d’un important contrat avec Boeing.

L’entreprise de Longueuil a annoncé, lundi, que le contrat de fabrication des trains d’atterrissage des programmes Boeing 777 et Boeing 777x est prolongé pour une période de six ans, ce qui étend sa durée jusqu’à la fin de l’année 2030. Les détails financiers n’ont pas été dévoilés.

Le prolongement de l’entente signée en 2013 vient confirmer la force d’Héroux-Devtek en tant que sous-traitant dans le secteur aérospatial, juge Martin Brassard, président et chef de la direction. « Ça envoie un signal fort aux autres membres de l’industrie qu’Héroux-Devtek est un fournisseur de trains d’atterrissage de systèmes fiable », dit-il en entrevue.

Cette entente fait mentir les sceptiques qui doutaient que l’entreprise soit à la hauteur d’honorer ce contrat, ajoute-t-il. En 2013, l’entente avec Boeing était la première entente avec un grand fabricant de l’envergure de Boeing ou d’Airbus.

« Dans l’industrie, il y avait des gens qui ne croyaient pas qu’on était capable de le faire.

« On disait qu’on n’y arriverait pas en si peu de temps et que, si on y arrivait, et bien, on ferait faillite. Aujourd’hui, on livre toujours dans les délais, on n’est pas en faillite et Boeing renouvelle sa confiance. »

Si cette marque de confiance est une source de fierté pour Héroux-Devtek, le contexte économique a grandement changé pour l’aviation civile en raison de la pandémie. Lors de la publication des derniers résultats en août, M. Brassard avait dit qu’il faudrait attendre encore deux ans avant un retour à la normale du trafic aérien. Il affirmait également que Boeing produisait environ deux appareils 777 par mois. « Éventuellement, ça pourrait passer à 2,5 et monter graduellement à 4. »

En entrevue, le dirigeant maintient ses prévisions. « Si Boeing lance son 777x cargo, il devrait y avoir une augmentation. Les analystes pensent que ça pourrait être de 60 à 70 avions d’ici la fin de la décennie », ajoute-t-il

En 2013, la direction anticipait une production d’une centaine d’appareils 777 par année. Tim James, de Valeurs mobilières TD, estime qu’il serait téméraire de prévoir un retour à ce seuil. « Nous pensons qu’une production annuelle de 50 appareils (environ 4 avions par mois) vers le milieu de la décennie est réaliste », écrit l’analyste dans une note publiée en avant-midi.

L’an dernier, Héroux-Devtek avait conclu une autre entente avec Boeing par l’entremise de sa filiale espagnole CESA, acquise en 2018. L’accord confiait à CESA la fabrication des composantes d’actionnement, le système qui déclenche la descente des trains d’atterrissage, et la livraison des pièces de rechange pour les programmes 787, 777, 777x, 767 et 747.

La semaine dernière, Héroux-Devtek a annoncé un autre contrat important avec la multinationale Lockheed Martin en vue de développer une « nouvelle génération de trains d’atterrissage » pour l’armée de l’air des États-Unis.

M. Brassard laisse échapper un rire lorsqu’on lui demande s’il anticipe d’autres signatures de contrats prochainement. « C’est sûr qu’on travaille toujours pour aller chercher des contrats et augmenter nos parts de marché. Je ne peux pas en parler tant que ce n’est pas officiel. On a bien hâte que l’industrie de l’aviation civile revienne en force comme elle était avant la pandémie, surtout pour les vols internationaux. »

À la fermeture de la Bourse de Toronto, l’action gagnait 0,07 $, ou 0,37 %, à 19,24 $.