Le producteur montréalais de boissons biologiques énergisantes Guru a plusieurs raisons de croire que sa nouvelle mixture à saveur tropicale lui permettra de réaliser d’importants gains.

Le succès du lancement cet automne de la boisson Guayusa se mesurera en gains de parts de marché, et le PDG de Guru, Carl Goyette, s’attend à ce que l’augmentation soit « significative ».

Trois principales raisons le poussent à croire que Guayusa – la quatrième variété proposée par Guru – soit un plus grand succès que l’ajout l’année dernière de la boisson Yerba Maté à sa famille de produits.

L’effet tropical

La nouvelle boisson, produite avec une plante caféinée venant de la jungle amazonienne, est d’abord lancée au Québec, principal marché de l’entreprise.

« On pense que la boisson Guayusa est un produit supérieur [à la boisson Yerba Maté] parce qu’elle a davantage un goût de masse. La saveur est tropicale. Elle fait penser aux fruits de la passion, à la goyave et à la clémentine. Dans l’industrie de la boisson énergisante, c’est un goût de masse bien accepté par l’ensemble des consommateurs », explique Carl Goyette.

La machine Pepsi

Le fait de bénéficier de la « machine de distribution » de Pepsi pour le lancement est un autre élément sur lequel mise Guru pour appuyer ses efforts de lancement.

Depuis le début d’octobre, Pepsi s’occupe de vendre, de distribuer et de commercialiser les boissons de Guru au Canada, notamment dans les dépanneurs et les épiceries. Guru compte beaucoup sur ce partenariat pour augmenter son rayonnement au pays.

Campagne publicitaire

Finalement, Carl Goyette ajoute qu’une campagne de marketing « plus significative » viendra appuyer le lancement de son nouveau produit dès la prochaine semaine. La boisson Guayusa doit notamment faire son apparition jeudi à l’émission de téléréalité Occupation double.

La rétroaction initiale obtenue auprès des employés en magasins est « extrêmement positive » et le produit semble bien se vendre même si son lancement officiel n’a pas encore eu lieu, soutient l’analyste Martin Landry, de la firme Stifel/GMP, dans un récent rapport de recherche.

Outre OD, des panneaux publicitaires et du contenu sur les réseaux sociaux avec entre autres l’aide d’influenceurs (ils reçoivent des canettes) sont d’autres aspects de la campagne de marketing élaborée par Guru pour son lancement.

« Quand tu lances un nouveau produit, il y a toujours une certaine cannibalisation », dit Carl Goyette. « Au début, une grosse partie des ventes vient des buveurs de Guru. Tu peux donc vendre beaucoup de canettes au début, mais si tu vends des canettes à des buveurs de Guru, tu ne gagnes pas nécessairement des parts de marché. »

Ça devient intéressant quand des buveurs de Monster, de Red Bull et d’autres concurrents se mettent à en boire.

Carl Goyette, PDG de Guru

L’« évaluation » sera faite par la société de mesure et d’analyse de données Nielsen. « C’est là qu’on verra si Guru a gagné des parts de marché par rapport aux concurrents », dit Carl Goyette. « Si on gagne des parts de marché, au total, on vend plus de canettes, donc le chiffre d’affaires augmente. »

Du chimique au biologique

Les études indiquent qu’entre 50 % et 70 % des buveurs de boissons énergisantes chimiques recherchent une boisson naturelle, selon Carl Goyette.

« Les saveurs tropicales sont très populaires dans l’industrie de la boisson énergisante. Il y en a dans toutes les marques (Red Bull, Monster, Rockstar, etc.). Il suffit d’aller chercher les amateurs de saveurs tropicales, mais qui consomment des produits chimiques et de les amener vers une saveur tropicale naturelle et biologique. »

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

« Les saveurs tropicales sont très populaires dans l’industrie de la boisson énergisante », affirme Carl Goyette, PDG de Guru.

Il souligne que quelques semaines seulement après le lancement du Yerba Maté l’an passé, Guru avait déjà gagné près de 2 % de parts de marché. « On s’attend à dépasser plus de 2 % avec le Guayusa. Ce serait un succès. »

Guru détient aujourd’hui 14 % de parts de marché au Québec, derrière Red Bull (42 %) et Monster (28 %).

Autres projets

L’entreprise entend lancer d’autres boissons biologiques à base de « super plantes » encore peu connues pour leurs bénéfices dans l’industrie de la boisson énergisante.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Carl Goyette, PDG de Guru

Il y a encore de la place pour l’innovation et de la place aussi dans les formats. Ça pourrait arriver aussi en 2022.

Carl Goyette, PDG de Guru

Guru offre seulement des paquets de quatre canettes, alors qu’il existe des paquets de 8 et de 12 sur le marché. La grosseur de la canette pourrait aussi représenter une occasion. Guru propose actuellement deux formats : 250 ml et 355 ml.

Lorsqu’on demande au PDG si une expansion vers les sachets ou la nourriture est envisagée, il répond « éventuellement, mais à plus long terme ». « L’industrie des boissons énergisantes en canette est évaluée à 16 milliards de dollars en Amérique du Nord et est majoritairement composée de produits chimiques. Cette industrie-là a besoin d’un gros ménage. C’est ce qu’on veut changer en premier. »

Martin Landry, de la firme Stifel/GMP, croit que le chiffre d’affaires de Guru peut atteindre 160 millions en 2025, c’est-à-dire presque cinq fois le niveau de l’exercice financier de 2021. Cet analyste laisse ainsi entendre que l’action de Guru pourrait tripler au cours des trois prochaines années.