La Caisse de dépôt et placement du Québec investit dans la plateforme montréalaise d’intelligence artificielle Sama.

L’investissement de la Caisse est réalisé via son Fonds Équité 253 qui cible les PME ou les entreprises technologiques en croissance misant sur la diversité et l’inclusion comme vecteur de développement et d’expansion.

Il s’inscrit aussi dans le cadre d’une ronde de financement de 70 millions US réalisée aux côtés de First Ascent, Salesforce Ventures, Vistara Growth et d’autres investisseurs existants.

C’est la première fois que la Caisse injecte de l’argent dans Sama. « C’est un investissement minoritaire significatif », indique Wils Theagene, directeur principal, Québec, à la Caisse de dépôt et représentant du Fonds Équité 253.

Sama se spécialise dans l’annotation et la validation des données d’image, de vidéo, de langage et de capteurs pour les algorithmes d’apprentissage automatique pour des secteurs tels la fabrication et la robotique, les biotechnologies et les technologies médicales, les véhicules autonomes et le divertissement. La plateforme de Sama fournit des données qui permettent à ses clients d’accélérer la commercialisation de leurs technologies.

« La compagnie est en très forte croissance depuis trois ans. Elle compte des chefs de file dans leur secteur parmi sa clientèle », dit Wils Theagene.

Google, Nvidia, GM et Walmart sont quelques clients de Sama qui compte une quarantaine d’employés à son bureau de Montréal.

« Ce qui nous a vraiment attirés chez Sama, dit Wils Theagene, c’est son modèle d’affaires pour créer de la richesse dans les pays en développement qui à nos yeux est un modèle très innovateur. Cela, combiné à une plateforme technologique de premier plan, dans un secteur en forte croissance comme celui de l’IA est une combinaison unique dans le marché. »

Il précise que Sama a des employés au Kenya et en Ouganda et que bien qu’une portion du travail effectué par Sama soit hautement technologique, une portion reste manuelle parce que l’algorithme d’intelligence artificielle a besoin d’une contribution humaine pour gagner une partie de son intelligence.

« Quand par exemple tu fais l’annotation d’une image, la première fois que l’algorithme la voit, il faut lui indiquer ce qu’est l’image. Cela se fait manuellement avant d’en arriver à l’automatisation. Le meilleur exemple est celui de l’univers des véhicules autonomes. Pour arriver à faire rouler un véhicule de façon autonome, ça prend une quantité infinie d’images traitées par Sama de façon à ce que le client reçoive des données de très haute qualité afin que la voiture sache distinguer ce qui se trouve dans son environnement. »

Wils Theagene ajoute que le rôle de l’humain à la base est d’entourer de manière très précise l’élément que le client souhaite que le modèle IA reconnaisse dans l’image.

« C’est un travail très ardu lorsque l’humain doit le faire seul. La plateforme technologique de Sama assiste l’humain dans ce travail en lui permettant de l’entourer avec un haut degré de précision en quelques clics, puis l’humain n’a qu’à corriger les petites imperfections plutôt que de devoir cliquer sur chaque pixel entourant l’objet en question. »

La plateforme de Sama apprend ensuite des correctifs apportés par l’humain pour annoter de façon encore plus précise la fois suivante, dit-il.