La demande d’électricité augmentera de 12 % d’ici 2029 au Québec et Hydro-Québec a besoin de plus d’énergie pour y faire face. Deux appels d’offres totalisant presque 800 mégawatts pour de l’énergie renouvelable seront lancés cet automne.

Dans le plan d’approvisionnement mis à jour qui vient d’être déposé à la Régie de l’énergie, la société d’État prévoit que les besoins du Québec seront plus grands que ceux prévus il y a tout juste un an. Cette augmentation s’explique par « la fin des impacts de COVID-19 sur la consommation d’électricité ainsi que [par] les perspectives favorables pour les prochaines années ».

L’augmentation prévue de la consommation s’explique aussi par l’électrification de l’économie, selon Hydro. La révision à la hausse de la demande d’électricité n’a rien à voir avec les deux mégacontrats d’approvisionnement conclus par Hydro-Québec avec le Massachusetts et l’État de New York. Elle concerne uniquement les besoins du Québec, a précisé Maxence Huard-Lefebvre, porte-parole de la société d’État.

Globalement, la capacité de production des centrales d’Hydro-Québec et de ses autres sources d’approvisionnement dépasse les besoins de l’entreprise de plus de 40 TWh d’énergie disponible par année, ce qui lui permet d’exporter aux États-Unis, a-t-il expliqué.

Climatisation et électrification

Au total, la demande d’électricité au Québec en 2029 sera supérieure de 12 % à ce qu’elle est aujourd’hui, prévoit la société d’État. Ça représente 20 térawattheures (ou milliards de kilowattheures) de plus, dont 6,9 TWh pour la croissance naturelle des besoins, 6,5 TWh pour les secteurs en expansion et 3,9 TWh pour l’électrification des transports.

Les prévisions ont été révisées à la hausse de 4,1 TWh par rapport à l’an dernier. Dans le secteur résidentiel, la hausse de la demande viendra de l’usage accru de la climatisation et de la conversion du chauffage à l’électricité. Dans le secteur industriel, Hydro-Québec prévoit une augmentation de la consommation dans les alumineries et les mines, mais une baisse dans les pâtes et papiers.

« La bonne tenue des prix mondiaux des matières premières et la stratégie liée à la filière batterie soutiennent le rehaussement de la prévision », précise Hydro-Québec dans les documents déposés à la Régie de l’énergie.

Les deux appels d’offres qui seront lancés cet automne ont pour but d’augmenter l’offre d’énergie et de puissance disponible pour faire face à la hausse plus importante que prévu de la demande. Les surplus actuels devraient diminuer et disparaître en 2027.

Hydro s’adresse au marché pour acheter 480 mégawatts d’énergie renouvelable de source non précisée pour le premier appel d’offres, et 300 mégawatts d’énergie éolienne dans le deuxième. Ces nouveaux approvisionnements devront être disponibles à l’automne 2026.

Hydro-Québec, qui a des projets d’augmentation de production dans ses cartons, pourra participer elle-même à ces appels d’offres. « Hydro-Québec, dans ses activités de production d’électricité, peut participer au même titre que n’importe quel autre producteur », a précisé le porte-parole de la société d’État.

Hydro-Québec vient de mettre en service deux parcs solaires dans la région de Montréal et projette de fabriquer de l’hydrogène à Varennes. En principe, cette énergie pourrait se qualifier pour l’appel d’offres de 480 mégawatts d’énergie renouvelable de source non précisée. Le second appel d’offres de 300 mégawatts est réservé à l’éolien, et des promoteurs de l’est du Québec sont déjà prêts à y participer.