Les actionnaires de SNC-Lavalin ont subi vendredi leur pire journée en Bourse depuis un an après la publication des résultats de troisième trimestre, dont certains éléments ont déçu les attentes des analystes.

En recul de 9 % ou 3 $ par action en mi-séance, la valeur boursière de SNC-Lavalin a terminé la journée en baisse de 6,3 % à 33,29 $ par action.

Pourtant, à première vue, les résultats du troisième trimestre du géant montréalais du génie-conseil semblaient favorables : chiffre d’affaires de 1,8 milliard en hausse de 1,5 % sur un an, bénéfice net des activités poursuivies à 18,57 millions par rapport à la perte de 8,8 millions un an plus tôt, revenus et carnet de commandes de la division maîtresse en génie-conseil en croissance de 4 % sur un an.

« La croissance interne des revenus, les ajouts au carnet de commandes et les marges bénéficiaires – tant réalisées que prévues – vont dans la bonne direction pour la majeure partie des activités de SNC-Lavalin », a souligné l’analyste Maxim Sytchev, de la Financière Banque Nationale, dans une note à ses clients investisseurs obtenue par La Presse.

En revanche, SNC-Lavalin a divulgué durant le troisième trimestre des coûts plus élevés que prévu qui découlent, entre autres, du délaissement d’activités trop encombrantes dans son plan de redressement, comme les gros contrats de type clés en main à prix forfaitaire (CMPF).

Du coup, des investisseurs en actions de SNC-Lavalin ont perçu un risque pour l’objectif déjà énoncé par la haute direction d’un retour à des « flux de trésorerie positifs » dans ses prochains résultats de fin d’exercice 2021, après quelques années de chiffres négatifs.

« Les actions de SNC-Lavalin ont été matraquées en Bourse par l’ampleur de ces surcoûts de restructuration », a constaté l’analyste Maxim Sytchev en fin de journée, vendredi.

Investisseurs déçus ?

De l’avis de l’analyste Benoit Poirier, chez Valeurs Mobilières Desjardins, « il est encourageant de noter que le segment de base des services d’ingénierie de SNC-Lavalin a encore une fois très bien performé, avec un chiffre d’affaires sectoriel de 1,5 milliard, en hausse de 4 % sur l’an dernier, et une marge bénéficiaire d’exploitation ajustée (BAII ajusté) supérieure aux attentes ».

Cependant, l’analyste signale, dans une note aux investisseurs obtenue par La Presse : « Je suis déçu par les manquements signalés dans les résultats totaux en raison des coûts plus élevés – et un peu surprenants – liés au délaissement de certaines activités. »

Par conséquent, Benoit Poirier s’attend « à ce que les investisseurs [en actions de SNC-Lavalin] en soient déçus également, surtout après la journée d’information [aux investisseurs] que l’entreprise avait tenue il y a seulement un mois, et qui avait été reçue très favorablement ».

Entre-temps, dans son message aux investisseurs avec l’annonce des résultats trimestriels, le président et chef de la direction de SNC-Lavalin, Ian Edwards, a réitéré ses propos confiants envers l’atteinte des objectifs en fin d’exercice 2021.

« Nous avons établi un solide fondement pour l’entreprise en nous concentrant sur nos activités principales, tout en mettant un accent particulier sur la croissance des revenus et la génération de flux de trésorerie positifs », a soutenu M. Edwards.

« Notre performance financière jusqu’à présent en 2021 soutient les progrès accomplis, ce qui nous met en bonne position pour réaliser notre “stratégie de virage vers la croissance”. »