Avis de recherche : le fonds montréalais White Star Capital dispose de 450 millions pour investir dans des jeunes pousses en quête d’expansion internationale. Les critères : être innovateur et offrir un bon potentiel de croissance.

White Star Capital annonce ce lundi la mise sur pied de son troisième fonds, le plus important depuis sa création en 2014, qui prévoit des investissements de 5 à 20 millions de dollars dans une vingtaine d’entreprises d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie. Si on se fie au portrait des investissements depuis la fondation, près du quart des sommes devrait aller à des entreprises canadiennes, dont la moitié au Québec.

Accélération et pandémie

Les investissements en technologie ont de toute évidence le vent dans les voiles depuis 18 mois : l’objectif initial de 375 millions de White Star Capital a été revu à la hausse devant l’enthousiasme des partenaires provenant de 10 pays. La Caisse de dépôt et placement du Québec, Investissement Québec, Desjardins, le Fonds de solidarité FTQ et Ubisoft, notamment, y ont participé.

« Ça va bien, en particulier dans le secteur des technologies », résume Jean-François Marcoux, cofondateur et associé directeur chez White Star Capital.

Ce qu’on remarque, essentiellement, c’est un appétit des joueurs institutionnels et des individus pour cette classe d’actifs en capital de risque. C’est le résultat de l’adoption de plusieurs technologies par les consommateurs et les entreprises, qui s’est accélérée avec la pandémie.

Jean-François Marcoux

Avec ce nouveau fonds, White Star gère désormais 1 milliard en actifs. Depuis sa création, l’entreprise fondée par deux amis moniteurs de ski, Jean-François Marcoux et Éric Martineau-Fortin, a investi dans 55 entreprises, dont une quinzaine au Québec, réalisé 10 « sorties » pour récupérer ses billes lors d’une vente, et procédé à 2 introductions en Bourse, la plus récente étant celle de Dialogue, dont la valorisation boursière est de 424 millions. White Star compte par ailleurs dans son écurie cinq licornes, des entreprises dont la valeur est estimée à plus de 1 milliard.

« Une des raisons de notre succès et de l’engouement, c’est aussi le succès d’entreprises dans notre portefeuille, estime M. Marcoux. Nous avons de bons rendements, dans les 10 % des fonds les plus performants aux États-Unis. […] Ça fait en sorte que l’écosystème est en très bonne santé. »

Investir avant… et après

Dans les faits, même si ce troisième fonds est officiellement lancé ce lundi, il est déjà actif depuis des mois. « Ce qu’on annonce, c’est ce qu’on appelle la clôture finale », indique le cofondateur. On a notamment déjà investi dans finn.auto, en Allemagne, Percent, aux États-Unis, Flash Coffee, à Singapour et Novisto, au Canada.

À l’image de son « fonds d’investissement en actifs numériques et blockchain », doté d’une enveloppe de 65 millions et qui s’adresse aux entreprises spécialisées dans les cryptomonnaies et la technologie de la chaîne de blocs, White Star aimerait créer d’autres fonds spécialisés « dans certaines niches technologiques », indique M. Marcoux. Et alors que le portefeuille est essentiellement constitué aujourd’hui d’entreprises ayant déjà des revenus et prêtes à croître sur les marchés internationaux, on aimerait dans les prochaines années investir dès le démarrage ou dans des entreprises plus matures.