La fintech montréalaise Timechain prétend pouvoir réduire jusqu’à 90 % les frais de transaction sur des réseaux de cryptomonnaies. Et le fondateur de l’entreprise est convaincu que l’application que Timechain doit lancer ce jeudi pour notamment permettre le transfert de fonds et la gestion d’un portefeuille de cryptomonnaies fera un tabac.

« Notre objectif à court terme – d’ici Noël – est d’arriver à générer plus de 1 million de dollars de profits par mois grâce à nos opérations avec l’application », dit Louis Cléroux.

« Quand on est une start-up, on vise toujours les étoiles », ajoute l’entrepreneur de 35 ans.

« Parfois les entrepreneurs sont très ambitieux », observe Richard Chénier, directeur général du Centech, l’incubateur de l’École de technologie supérieure (ETS).

Richard Chénier connaît bien Louis Cléroux. Timechain fait partie des entreprises accueillies au Centech.

« Rien n’est impossible. On l’a vue aller dans la dernière année, dit Richard Chénier. Timechain est une des entreprises ayant connu la croissance la plus rapide qu’on a accompagnées dans les dernières années. Et Dieu sait qu’on en a accompagné de très belles », ajoute-t-il.

Louis Cléroux explique avoir lancé Timechain il y a deux ans pour d’abord faciliter le transfert d’argent entre l’Asie et l’Amérique.

On a depuis transféré plus de 20 millions de dollars en réalisant environ 200 transactions pour une moyenne de 100 000 $ par transaction.

Louis Cléroux

« Beaucoup d’investisseurs utilisent nos services, soutient l’entrepreneur. Au début, c’était des gens qui voulaient acheter des entreprises ou transférer des fonds pour acheter des propriétés immobilières. »

Les utilisateurs pouvaient utiliser les services de l’entreprise en communiquant directement avec elle notamment par l’entremise de son site web ou par messagerie électronique. Ils pourront maintenant le faire avec l’application automatisant ces transactions.

Louis Cléroux souligne que les utilisateurs proviennent jusqu’ici principalement de l’Asie et du Canada. « Tous nos clients ont des comptes de banque canadiens. »

Il explique que Timechain a développé des technologies utilisant la chaîne de blocs.

« On est capables de faire de l’arbitrage entre les différents échanges de cryptomonnaies pour obtenir de meilleurs prix pour les utilisateurs lorsqu’ils font des transactions sur les échanges. »

Timechain prévoit lancer son application mobile aujourd’hui (jeudi). Louis Cléroux la compare à une messagerie comme What’sApp et Messenger.

« Les comptes de banque sont directement branchés dans l’application et de cette façon, la personne peut communiquer dans l’application et envoyer de l’argent. »

« On ne facture aucuns frais. On fait nos profits sur l’arbitrage entre les échanges. Si par exemple le prix au marché du bitcoin est 50 000 $ US, et que je peux trouver un endroit où il se vend à 49 000 $ US, j’exécute la transaction en conservant 1000 $ US de l’arbitrage que je suis en mesure d’obtenir. » Cette façon de faire constitue la principale source de revenus de Timechain.

Un jeton

En début de semaine, Timechain a lancé un jeton qui sera prochainement intégré dans l’application. « Les gens peuvent acheter le jeton et ensuite aller sur notre site pour réaliser des transactions à frais réduits de crypto à crypto », dit Louis Cléroux.

« C’est clair que Timechain a réussi à bien adresser un segment de marché », dit Richard Chénier.

Ce dernier voit un peu Timechain comme le « Insta Chèques » de la cryptomonnaie. « On peut transiter de l’argent d’une devise à une autre et d’un pays à un autre, et d’un fournisseur à un autre pour la cryptomonnaie avec des devises traditionnelles », dit-il.

« La cryptomonnaie prend de plus en plus d’importance et Timechain a trouvé une façon hyper intéressante de rendre plus fluide la transition des devises de la cryptomonnaie à la monnaie ordinaire et vice versa. Et ça, on sait que c’est un besoin criant. La cryptomonnaie commence à se régulariser. Certains pays commencent à l’adopter. Le mouvement est amorcé. Le marché sera à la recherche de solutions pour faciliter la transition d’une devise virtuelle à une devise traditionnelle. »

Timechain, dont le bureau principal est perché dans la Tour des Canadiens, est enregistrée auprès de l’Autorité des marchés financiers et a un droit d’exercice en vertu de la Loi sur les entreprises de services monétaires en change de devises et transfert de fonds.