L’entreprise d’imprimerie, d’emballages souples et d’édition scolaire Transcontinental, qui pèse 1,8 milliard en Bourse, changera de président et chef de la direction en fin d’année. Après 28 ans au service de Transcontinental, dont 13 ans à titre de président, François Olivier, 56 ans, tirera sa révérence en décembre prochain.

Son successeur est déjà désigné : il s’agit de Peter Brues, 53 ans, membre du conseil d’administration de Transcontinental depuis 2018. M. Brues est aussi un gestionnaire d’expérience dans l’industrie des emballages souples en Europe, aux États-Unis et au Canada.

« Je suis heureux de m’impliquer plus profondément dans une organisation en plein essor à l’échelle mondiale et qui jouit d’une excellente réputation », indique Peter Brues dans un communiqué.

« J’anticipe avec enthousiasme ma collaboration avec l’équipe de direction afin d’assurer la continuité du succès de Transcontinental et la création de valeur durable pour les actionnaires. »

Pour sa part, le président sortant, François Olivier, estime qu’il « lègue avec confiance et fierté une entreprise solide, performante et responsable, qui bénéficie d’une excellente posture pour poursuivre son évolution et sa vision stratégique ».

Pendant ce temps, en Bourse, les investisseurs en actions de Transcontinental ont semblé satisfaits de l’annonce d’une transition ordonnée à la présidence de l’entreprise.

Peu après l’annonce faite en début de journée vendredi, les investisseurs ont poussé le prix des actions de Transcontinental en hausse de 2 %, jusqu’à 21,08 $. Elles ont terminé la séance en hausse minime de 0,1 %, ou 2 cents par action, à 20,64 $, ce qui demeure tout de même inférieur de 20 % au prix cible moyen de 26 $ d’ici un an des six analystes répertoriés par la firme d’informations boursières et financières Refinitiv.

Consolidation et diversification

Sous la présidence de François Olivier, amorcée en février 2008, Transcontinental a d’abord réalisé une importante réorganisation de ses activités en imprimerie pour faire face à la concurrence des médias et de la publicité en diffusion numérique.

Entre autres, Transcontinental a investi 800 millions en quelques années afin de se doter d’une « plateforme d’imprimerie pancanadienne à la fine pointe de la technologie ». L’entreprise a aussi effectué une série d’acquisitions de consolidation, comme celle de Quad/Graphics Canada, pour devenir le plus important imprimeur au Canada.

Ensuite, à partir de 2014, Transcontinental a amorcé une diversification considérable vers le marché des emballages souples en effectuant quelques acquisitions ciblées en Amérique du Nord et outre-mer.

Puis, au printemps 2018, Transcontinental a réalisé une acquisition qualifiée de « transformationnelle », à hauteur de 1,3 milliard US, mettant la main sur le fabricant d’emballages Coveris Americas.

Avec cette acquisition, Transcontinental s’est positionnée comme un leader nord-américain des emballages souples, dans un secteur d’activité devenu depuis son principal moteur de croissance.

Parallèlement, Transcontinental a élagué ses actifs dans le secteur des médias imprimés, dont le journal Les Affaires et ses activités connexes, pour se concentrer sur le marché de l’édition d’ouvrages pédagogiques de langue française.

De l’avis de la présidente du conseil d’administration de Transcontinental, Isabelle Marcoux, le président sortant terminera en décembre une « carrière remarquable parsemée de nombreuses réalisations stratégiques et significatives pour Transcontinental ».

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Isabelle Marcoux, présidente du conseil d’administration de Transcontinental, en 2018

Sa vision innovante, son leadership décisif et ses habiletés d’affaires ont permis de propulser Transcontinental comme un leader nord-américain des emballages souples et comme le plus important imprimeur au Canada.

Isabelle Marcoux, présidente du conseil d’administration de Transcontinental, au sujet de François Olivier

Femme d’affaires en vue de Québec inc., Isabelle Marcoux, 51 ans, est la fille du fondateur de Transcontinental, Rémi Marcoux, 80 ans, qui siège encore au conseil d’administration de l’entreprise. Par l’intermédiaire de sa société de gestion Capinabel, la famille Marcoux détient le contrôle de Transcontinental avec 71 % des droits de vote et 14,5 % des actions totales en circulation.

À propos de Transcontinental

Siège social : Montréal

Effectif : 8000 employés (Canada, États-Unis, Mexique, Guatemala, Équateur, Royaume-Uni, Nouvelle-Zélande, Chine)

Chiffre d’affaires (annualisé au 25 juillet) : 2,52 milliards (+ 1,3 %)

Bénéfice d’exploitation (annualisé au 25 juillet) : 239 millions (+ 3,6 %)

Bénéfice net (annualisé au 25 juillet) : 142,7 millions (- 12 %)

Capitalisation boursière (au 24 septembre) : 1,79 milliard

Principaux actionnaires : Capinabel (famille Marcoux, 14,5 % des actions totales et 71 % des droits de vote), Jarislowsky Fraser (Montréal, 10,9 %), Foyston, Gordon & Payne (Toronto, 9 %), Caisse de dépôt et placement du Québec (4,8 %), fonds RBC Global Asset Management (4 %), etc.

Valeur de l’action (au 24 septembre) : 20,64 $

Prix cible moyen (un an) des analystes : 26 $

6,8 % : Taux annualisé de rendement total (prix et dividende) des actions de Transcontinental en Bourse durant les 13 années de la présidence de François Olivier, soit depuis février 2008

1,3 milliard US : Valeur de la plus importante acquisition réalisée par Transcontinental en 2018 sous la présidence de François Olivier, qui a propulsé l’entreprise au sommet de l’industrie des emballages souples en Amérique du Nord

Sources : Refinitiv, Bourse de Toronto, Transcontinental