(New York) Plus de cinquante sociétés américaines, dont le site Yelp, les vêtements Patagonia ou le transporteur Lyft, ont exprimé publiquement mardi leur opposition à une nouvelle loi du Texas sur l’avortement dans un texte commun dont restent absentes les plus grandes entreprises.

« Restreindre l’accès à des soins complets de reproduction, y compris l’avortement, menace la santé, l’indépendance et la stabilité économique de nos employés et clients », affirme la déclaration également signée par la société de conseil Capgemini, les glaces Ben & Jerry’s, les magasins Body Shop ou l’application de rencontres Bumble.

« Pour le dire simplement, les politiques qui restreignent les soins de santé reproductive vont à l’encontre de nos valeurs et sont mauvaises pour les affaires », ajoute le texte.  

Les signataires emploient plus de 322 000 personnes au total.

La nouvelle loi, entrée en vigueur le 1er septembre, interdit d’avorter — même en cas de viol ou d’inceste — une fois que les battements de cœur de l’embryon sont détectables, soit à environ six semaines de grossesse.

Elle comporte une disposition inédite en confiant le soin de faire appliquer la mesure « exclusivement » aux citoyens, appelés à porter plainte contre toute personne soupçonnée d’avoir aidé une femme à avorter illégalement. Ces derniers peuvent recevoir une compensation financière.

Les grandes entreprises n’ont pas signé

Plusieurs grands employeurs de l’État du Texas, à l’instar de Starbucks ou de Microsoft, n’ont pas souhaité s’associer à la déclaration, a indiqué une porte-parole de la coalition à l’origine du texte comprenant entre autres l’organisation de défense des droits humains ACLU. Apple a été sollicitée, mais n’a pas répondu.

D’autres grands noms de l’économie américaine comme Facebook, Amazon ou Google, qui prennent parfois position sur d’autres sujets de sociétés comme l’immigration, sont aussi absents.

Apple, Facebook, Google, Amazon et Starbucks n’ont pas répondu aux sollicitations de l’AFP. Une porte-parole de Microsoft a simplement indiqué que le groupe n’avait pas de commentaires à partager pour le moment.  

« Ce n’est pas parce que les entreprises ne s’expriment pas publiquement qu’elles n’évaluent pas l’impact dramatique de la loi sur leurs employés et ne cherchent pas comment les aider », a souligné la porte-parole de la coalition. « La signature de la déclaration est un outil, mais pas l’objectif ultime. »

Certains signataires ont déjà pris position juste après l’entrée en vigueur du texte, à l’instar de Lyft qui a promis de couvrir les frais légaux des conducteurs qui seraient poursuivis dans le cadre de la nouvelle loi ou de Bumble qui a créé un fonds de soutien aux personnes affectées par le texte.