(Calgary) L’Impériale prévoit construire un complexe diésel renouvelable à sa raffinerie de Strathcona près d’Edmonton, en utilisant des huiles végétales cultivées localement pour répondre à la demande croissante des clients pour des combustibles plus propres.

L’entreprise basée à Calgary, une filiale d’ExxonMobil et le plus grand raffineur de pétrole du Canada, a annoncé mercredi que le projet qu’elle propose serait la plus grande usine du genre au Canada, capable de produire plus d’un milliard de litres de biocarburant par année.

Cela équivaut à réduire d’environ trois millions de tonnes par année les émissions du secteur canadien des transports par rapport au diésel traditionnel à base de pétrole, a déclaré Jon Wetmore, un vice-président de l’Impériale.

Je pense que toute notre clientèle est vraiment intéressée et enthousiaste à ce sujet. Les compagnies ferroviaires, le CN et le CP, ont probablement été les plus énergiques dans leur recherche d’un carburant renouvelable pour leurs locomotives.

Jon Wetmore, un vice-président de l’Impériale.

Le diésel renouvelable — parfois appelé diésel vert ou biodiésel— est un carburant produit à partir d’une gamme de matières premières durables, notamment du bois, des cultures et des huiles végétales, et même de la sciure de bois.

Parce qu’il est chimiquement identique au diésel pétrolier, le diésel renouvelable peut être utilisé dans les moteurs au diésel ordinaires. Il est donc intéressant pour les entreprises qui doivent se conformer à la nouvelle norme canadienne sur les combustibles propres qui entrera en vigueur l’année prochaine. La législation obligera les fournisseurs de carburants liquides à réduire l’intensité carbone de leurs produits de 13 % d’ici 2030.

« Nous ne sommes pas seuls dans cela. Tout le monde considère le diésel renouvelable comme un carburant avantageux en vertu de la future réglementation canadienne sur les carburants propres, et nous le voyons certainement de la même manière », a dit M. Wetmore.

Le projet proposé par l’Impériale utilisera de l’hydrogène « bleu » (un terme utilisé pour décrire l’hydrogène produit à partir de gaz naturel avec captage et stockage du carbone) pour transformer des cultures locales telles que le canola et le soja en diésel renouvelable.

L'Impériale veut une subvention

L’entreprise n’a pas divulgué de prix du projet proposé, affirmant qu’elle avait l’intention de prendre une décision d’investissement finale l’année prochaine. La production pourrait démarrer en 2024.

M. Wetmore a soutenu que le projet de complexe verra le jour en fonction des conditions du marché ainsi que de l’obtention des approbations et de l’appui nécessaire du gouvernement. Il a déclaré que l’Impériale était en pourparlers de partenariat avec les gouvernements de l’Alberta et de la Colombie-Britannique, qui a ses propres exigences provinciales en matière de carburant renouvelable et à faible teneur en carbone.

Alors que la plupart des grands complexes de diésel renouvelables d’Amérique du Nord sont situés aux États-Unis, on planifie aussi la construction d’une usine à Regina, en Saskatchewan. Ce projet, proposé par Federated Co-operatives, serait construit sur le site actuel de la raffinerie Co-op de la société et vise de démarrer la production en 2025. Il serait de taille similaire à celui proposé par l’Impériale.