La filiale InnovHQ lance un projet pilote pour améliorer la gestion de la recharge des autobus électriques

La gestion de la recharge d’un parc de véhicules électriques commerciaux est un enjeu avec lequel les entreprises de transport de biens ou de personnes devront de plus en plus composer.

« On est des opérateurs, mais on n’est pas des gestionnaires de parc électrique. C’est ce qui inquiète beaucoup les transporteurs », affirme Stéphane Boisvert, président d’Autobus Séguin.

Pour mieux comprendre les besoins des propriétaires d’autobus scolaires électriques et pour les aider à bien gérer la recharge de leurs véhicules, la filiale d’Hydro-Québec InnovHQ lance un projet pilote avec Autobus Séguin.

Vous savez, gérer un parc électrique, ce n’est pas seulement l’achat du véhicule. Il faut une infrastructure pour la recharge, mais surtout, l’enjeu majeur est d’avoir un logiciel ou un système de gestion de parc en fonction du kilométrage parcouru chaque jour par chaque véhicule, des habitudes de conduite de mes chauffeurs, du temps nécessaire pour la recharge.

Stéphane Boisvert, président d’Autobus Séguin

Le transporteur de Laval, qui possède quelque 300 autobus scolaires, avait annoncé au début de l’année une entente avec Lion Électrique pour l’acquisition de 60 autobus électriques en cinq ans. Les 10 premiers ont été livrés le 13 septembre dernier.

Recharge et surcharge

Entrée en activité il y a à peine un an, InnovHQ « a la mission d’accélérer la transition énergétique », précise son président Simon Racicot-Daignault.

L’organisme a constaté qu’un des principaux freins à l’électrification des parcs commerciaux avait trait aux contraintes de recharge simultanée.

Dans le cas de notre projet pilote, si tous les autobus se branchent en même temps, il va y avoir un tel appel de puissance que ça va se répercuter sur leur facture d’électricité.

Simon Racicot-Daignault, président d’InnovHQ

Au contraire de ce qui se passe pour les particuliers, le tarif des entreprises peut augmenter en fonction des pics de consommation.

« Un opérateur de flotte n’est pas habitué à jouer avec ces paramètres-là. La consommation pour ses bureaux, son édifice ou ses garages est relativement stable. C’est un nouveau contexte qui peut lui jouer de mauvais tours s’il n’est pas préparé », poursuit Simon Racicot-Daignault.

« On s’est dit que les clients gagneraient à se faire accompagner pour optimiser leur recharge. »

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Autobus électrique à côté d’un conteneur de transformateurs fourni par Hydro-Québec

Dans une entente « clés en main » d’une durée de 12 mois, InnovHQ procure à Autobus Séguin 12 bornes de recharge, un ensemble de transformateurs réunis dans un petit conteneur, le système de gestion de recharge à distance et le soutien technique.

La gestion de la recharge se fera chez InnovHQ.

« Je vais avoir un préposé qui va brancher les véhicules, décrit Stéphane Boisvert. Quand la recharge va-t-elle commencer et finir ? Pour être franc, dans la prochaine année, ce n’est pas vraiment Autobus Séguin qui va le gérer, c’est Hydro-Québec. C’est ça, l’entente. »

InnovHQ aura ainsi accès aux données pertinentes du transporteur — télémétrie des véhicules électriques, consommation, kilométrage par circuit, habitudes de conduite des chauffeurs, horaire d’utilisation — et pourra en tirer des enseignements.

« Notre apport est axé principalement autour du déploiement et du dimensionnement d’une infrastructure qui est adéquate, qui répond aux besoins du transporteur, indique Jeff Desruisseaux, PDG en résidence chez InnovHQ. Et dans le contexte du projet pilote, on cherche à aider les clients à bien cerner l’ensemble des enjeux, à naviguer à travers les défis d’électrification. Donc, on porte conseil, on accompagne. »

Plusieurs fournisseurs québécois participent à ce projet, dont Lion Électrique, Malco Électrique et AddÉnergie.

Les suites

Au terme du projet pilote de 12 mois, une entente commerciale pourrait être signée entre Autobus Séguin et InnovHQ. « On espère que oui ! », a lancé le président d’Autobus Séguin.

À plus long terme, pour InnovHQ, « l’objectif est d’avoir le plus grand impact sur la transition énergétique, indique Simon Racicot-Daignault. L’objectif ultime serait d’aider à peu près n’importe quel opérateur de flotte ».