La jeune pousse Stratuscent a dans sa ligne de mire la COVID-19 et les autres virus que craignent les personnes qui doivent évoluer dans des endroits clos. À l’heure où l’on parle de retour au bureau, elle lance sur le marché un moniteur qui analyse la qualité de l’air et détecte des virus dans l’air.

Baptisé Noze, son appareil numérise l’odorat grâce à l’intelligence artificielle, au moyen d’une technologie d’abord conçue par la NASA (un nez électronique). Il suit les marqueurs aériens émis par des personnes porteuses de virus notamment. « Avec la pandémie, il y a eu une grande préoccupation en ce qui a trait à la qualité de l’air qu’on respire », raconte Karim Aly, directeur général de Stratuscent. « Est-ce sûr d’être dans la maison, dans une classe, au bureau ou encore au gym ? »

L’entreprise, spécialisée depuis cinq ans en détection numérique des odeurs, commercialise ainsi son tout premier appareil.

« Noze peut détecter en plus neuf différentes toxines – CO2, ammoniac, éthanol… – dans l’air ambiant et qu’on ne connaît pas vraiment, souligne Karim Aly. On est à risque de respirer de l’air vicié tout le temps. Il traque les biomarqueurs – COV – en suspension dans l’air émis par le corps et la respiration. »

Une lumière sur l’appareil reproduit la respiration et change de couleur en cas de situation dangereuse. Sur une application mobile, Noze indique ensuite le risque de transmission d’un virus, de 1 à 10. « La lumière devient rouge quand l’air est vraiment vicié », note Karim Aly.

Un tel appareil peut-il être anxiogène ? « On vit dans un monde où on ne pense pas deux fois avant de boire de l’eau propre à la consommation, car des indicateurs sont en place, mais on ne se soucie pas encore si on respire de l’air vicié ou non dans les espaces clos, répond Karim Aly. On croit qu’après la COVID-19, les gens vont vraiment se soucier de la qualité de l’air qu’ils respirent. Ça pourra effectivement venir avec un peu d’anxiété, mais au bout du compte, il y aura une plus grande conscience et un grand bénéfice pour la société de surveiller la qualité de l’air. »

Plus de 300 $

Stratuscent dit remettre entre les mains de tous une technologie envoyée dans la Station spatiale internationale et repensée pour un usage quotidien des particuliers… sur la Terre. « Notre premier moniteur avait la taille d’une boîte de mouchoirs, explique Karim Aly. Grâce à de la recherche et un appui financier, notamment d'Investissement Québec, Desjardins et Anges Québec, nous avons réduit sa taille à la grosseur d’une puce. Et on a accru les capacités de détection. »

Noze, qui détecte la concentration de ce qu’il y a chaque seconde dans l’air, est en vente depuis ce mercredi matin au coût de 249 $ US sur le site de l’entreprise (getnoze.com). Stratuscent vise d’abord le marché nord-américain. « On pense que la demande viendra d’abord pour les maisons et les petites entreprises, estime Karim Aly. Noze peut globalement analyser l’air dans un rayon de 800 pieds carrés. »