(Montréal) Le Québec profitera des retombées de l’aide gouvernementale accordée à CAE, défend Marc Parent, son président et chef de la direction, un mois après avoir obtenu un coup de pouce financier combiné de 340 millions du fédéral et du provincial.

L’aide, annoncée le 15 juillet dernier, est liée à un projet d’investissement de 1 milliard sur cinq ans en technologie dans les trois segments d’activités de l’entreprise montréalaise : l’aviation civile, la défense et la santé. CAE estime que ces investissements de 1 milliard permettront la création de 700 emplois au Canada, dont 600 au Québec. « Ça va créer des emplois », répond le dirigeant dans une conférence de presse en marge de son assemblée annuelle. « Des jobs payantes, comme dit le gouvernement Legault, ici au Québec, à Montréal. »

M. Parent a rappelé que l’aide gouvernementale était effectuée sous forme de prêts et qu’« une bonne partie » devrait être remboursée. Le soutien public permettra entre autres de développer des aéronefs d’entraînement à moteur électrique ou hybride ainsi que des appareils de formation pour les services de taxi aérien, a donné en exemple le chef de la direction.

Le choc initial de la pandémie avait forcé CAE à mettre à pied temporairement le quart de ses effectifs à travers le monde en avril 2020. L’ensemble des 1600 employés ont toutefois retrouvé rapidement leur emploi, grâce à la subvention salariale fédérale. L’entreprise est maintenant en mode recrutement et a 400 emplois à pourvoir.

Questionné sur le sujet, M. Parent ne pense pas que la société est victime de la pénurie de main-d’œuvre. « Je ne pense pas que c’est dû à la pénurie de main-d’œuvre associée à la COVID. Les emplois en haute technologie sont en grande demande. On est chanceux à Montréal d’avoir un très bon bassin de talent. On est capable de recruter, mais on est toujours à l’affût. »

Optimiste pour l’aviation civile

Malgré les impacts de la pandémie, M. Parent s’est dit optimiste quant aux activités de formation dans le secteur de l’aviation civile. « On constate une forte demande pour la formation pour l’aviation d’affaires, l’activité s’est rétablie beaucoup plus rapidement que l’aviation commerciale et dépasse même les seuils d’avant la pandémie », a-t-il déclaré lors de l’assemblée virtuelle.

La réorientation de carrière de nombreux pilotes découragés par les perspectives d’emploi à court terme amènera un besoin futur pour la formation de nouvelles recrues, prédit le PDG. Il estime que près de 60 000 nouveaux pilotes auront besoin d’une formation d’ici 2028.

CAE renoue avec les bénéfices

L’assemblée des actionnaires s’est tenue le même jour que la publication des résultats du premier trimestre de l’exercice 2022. La multinationale montréalaise a renoué avec la rentabilité, après avoir épongé une perte au même moment l’an dernier, quand ses revenus ont bondi de 40 %.

L’entreprise a affiché mercredi un bénéfice net attribuable aux détenteurs d’instruments de capitaux propres de 46,4 millions, soit 16 cents par action, pour la période qui a pris fin le 30 juin, comparativement à une perte de 110,6 millions ou 42 cents par action il y a un an.

Ses revenus trimestriels sont passés de 550,5 millions à 752,7 millions.

Pour le premier trimestre de 2022, le résultat net ajusté correspond à un bénéfice de 55,6 millions, ou 19 cents par action, par rapport à une perte de 30,3 millions, ou 11 cents par action, pour l’exercice précédent.

Le secteur Civil a généré des revenus de 432,9 millions, contre 248 millions l’an dernier, tandis que les revenus du secteur Défense ont grimpé à 288,2 millions, comparativement à 280,2 millions il y a un an. Le secteur Santé a affiché des revenus en hausse à 31,6 millions, contre 22,3 millions l’an dernier.

Les analystes interrogés par la firme Refinitiv anticipaient en moyenne un bénéfice ajusté de 17 cents par action et des revenus de 765,4 millions.

À la Bourse de Toronto, l’action a conclu la séance de mercredi en recul de 1,20 $, ou 3,02 %, à 38,50 $.