(Londres) Le groupe hôtelier britannique InterContinental Hotels (IHG) a annoncé mardi un retour dans le vert au premier semestre grâce à l’amélioration de la fréquentation de ses établissements avec la réouverture des économies dans le monde.

IHG, qui possède les enseignes InterContinental, Holiday Inn et Crowne Plaza, a dégagé un bénéfice net de 48 millions de dollars sur les six premiers mois de l’année contre une perte de 210 millions un an plus tôt, selon un communiqué.

Le groupe profite depuis plusieurs mois de la réouverture de la quasi-totalité de ses hôtels, seul 1 % d’entre eux étaient encore fermés à fin juin, et du rattrapage de la demande après une longue période de restriction sanitaire.

« L’activité s’est améliorée significativement au premier semestre de 2021, avec un fort rebond de la demande pour des voyages, compte tenu du déploiement des vaccins, de l’assouplissement des restrictions et du rebond des économies », résume Keith Barr, directeur général d’IHG.

Le revenu par chambre disponible (RevPAR), indicateur clé du secteur hôtelier, a grimpé de 20 % sur un an, mais chute toujours de 43 % par rapport à 2019, signe du long chemin qu’il reste pour retrouver les niveaux d’avant la pandémie.

IHG observe que l’activité se redresse plus rapidement aux États-Unis et Chine, qu’en Europe, Moyen-Orient, Afrique et Asie (hors Chine), même si dans ces dernières régions l’activité s’améliore ces dernières semaines.

Le groupe, qui totalise 884 000 chambres dans 5994 hôtels, se dit bien placé pour retrouver des niveaux de ventes et de rentabilité supérieurs à ceux d’avant la crise sanitaire.

Mais il avertit que la reprise pourrait ne pas être linéaire, sans compter que « les déplacements d’affaires, les réservations de groupe et les voyages internationaux mettront du temps à se reprendre totalement », selon M. Barr.

Le groupe, qui s’est serré la ceinture pendant la pandémie, dispose à fin juin de 2,2 milliards de dollars de liquidités, après remboursement en mars du prêt de 600 millions de livres accordé par les pouvoirs publics au Royaume-Uni l’an dernier au plus fort de la crise sanitaire.

Signe de la prudence du groupe, malgré l’amélioration des résultats, il a choisi de ne pas verser de dividende et prévoit seulement de le refaire « en temps voulu », sans plus de précision.

Le titre était en forte baisse de 2,45 % vers 5 h 40 à la Bourse de Londres.

« La forte présence du groupe aux États-Unis et en Chine pourrait être un risque au second semestre alors que le variant Delta qui sévit déjà en Europe commence affecter ces marchés », note Danni Hewson, analyste chez AJ Bell.

Le groupe a par ailleurs pour projet, au sortir de la pandémie, de lancer une nouvelle enseigne de luxe, espérant convaincre des hôtels indépendants ou des petites chaînes de la rejoindre.

Pour M. Hewson, cela signifie qu’IHG « pense que les voyages internationaux pourraient avant tout concerner les vacanciers les plus fortunés à l’avenir, compte tenu des coûts et de la complexité pour se rendre à l’étranger ».