(Pékin) Alibaba, entreprise emblématique du numérique en Chine, était lundi sous le feu des critiques dans son pays, après le témoignage d’une employée accusant son supérieur de l’avoir violée lors d’un déplacement professionnel arrosé.

L’affaire fait du bruit en Chine au moment où les agressions sexuelles font ces derniers mois l’objet d’une attention particulière dans la société, dans la foulée du mouvement #metoo contre le harcèlement.

Plusieurs scandales impliquant des personnalités ont par ailleurs éclaté ces dernières semaines.

Ce week-end, une employée d’Alibaba a publiquement accusé son supérieur et un client de l’avoir agressée sexuellement lors d’un voyage d’affaires.  

Son message, initialement publié en interne pour les employés d’Alibaba, a fuité sur les réseaux sociaux et provoqué l’indignation en Chine.  

Le sujet dépassait lundi les 800 millions de vues sur la plateforme Weibo et passionnait les médias du pays.

Dans une lettre adressée lundi à ses employés et consultée par l’AFP, le patron d’Alibaba, Daniel Zhang, a annoncé le licenciement du cadre incriminé.  

« C’est la police qui déterminera s’il a commis un viol ou une autre indécence contraire à la loi », y précise le numéro un du groupe, qui a succédé en 2019 au charismatique Jack Ma.  

« Cette affaire est une honte pour [nous tous] », fustige le patron d’Alibaba, dénonçant par ailleurs une « horrible culture de la consommation forcée d’alcool ».

Cette pratique, répandue en Chine dans le cadre professionnel pour faciliter les affaires, fait cependant l’objet de nombreuses critiques.  

Suite à ce scandale, deux cadres d’Alibaba, dont un responsable des ressources humaines, ont présenté leur démission.

Si le mouvement #metoo reste modeste en Chine, il a contribué à une plus grande liberté de parole des femmes victimes de violences.

En début de mois, le chanteur pop et acteur canadien d’origine chinoise Kris Wu, immensément populaire en Chine, a été arrêté après des accusations de viol sur une mineure.  

Ces accusations avaient déclenché une tempête médiatique. Et de grandes marques du luxe ont depuis rompu les contrats qu’elles avaient conclus avec la star.