Avec 2000 postes à pourvoir dans les prochaines années, les entreprises d’ici font de l’œil aux talents d’ailleurs

Plus de 2000 postes dans les domaines du jeu vidéo, des effets visuels et de l’animation seront à pourvoir d’ici quelques années et le milieu souhaite accélérer la cadence pour dénicher des talents. Depuis 2011, l’emploi a augmenté de 8 % en jeu vidéo et de 28 % en effets visuels chaque année, selon KPMG.

Aussi Montréal International organise-t-elle du 15 au 21 novembre 2021 une mission commerciale virtuelle baptisée Journées Québec Jeux vidéo et effets visuels. Celle-ci se déroulera sur le site talentmontreal.com. Les entreprises intéressées peuvent s’inscrire depuis lundi matin et ont jusqu’au 24 septembre pour le faire.

« Une telle mission est primordiale pour l’industrie, car même avant la pandémie, les enjeux de recrutement étaient présents, indique Nadine Gelly, directrice générale de La Guilde du jeu vidéo du Québec. Il y a d’excellentes formations ici, mais les postes séniors sont en demande. »

En jeux vidéo, on cherche principalement à pourvoir des postes créatifs (animateurs 2D, designers graphiques, illustrateurs, maquettistes, directeurs artistiques), mais aussi des postes technologiques (I.A., ingénieurs, scientifiques de données). « Les gens sont entrés au compte-gouttes depuis le début de la pandémie, dit Nadine Gelly. Il y a un manque à gagner. Les besoins sont criants. Behaviour embauche maintenant des centaines d’employés. »

L’écosystème grandit rapidement, car [le Québec] est reconnu internationalement. On est un pôle mondial de création de jeux vidéo. Et beaucoup de gens veulent venir travailler ici. Cette main-d’œuvre reste au Québec par la suite et développe ses propres studios.

Nadine Gelly, directrice générale de La Guilde du jeu vidéo du Québec

Grâce à du marketing ciblé, Montréal International s’attend à avoir 10 000 candidats de la France, des États-Unis, de la Colombie, du Brésil, de l’Argentine, de la Roumanie et de l’Ukraine souhaitant travailler à Montréal. « Ce sont des pays où on a déjà des liens, avec un bassin de main-d’œuvre intéressant et des gens qui veulent venir à Montréal, explique Stéphane Paquet, PDG de Montréal International. En Amérique du Sud, même si les gens ne parlent pas français, ils sont francophiles. Et ils se mettent au français rapidement. »

Dans le cas de cette mission, on parle d’immigration temporaire. « C’est assez simple comme processus, note Stéphane Paquet. En quelques semaines, les gens recrutés peuvent être prêts à travailler. »

« Les grandes structures telles Ubisoft ont des départements en recrutement international, ajoute Nadine Gelly. Mais il y a 280 studios au Québec, dont 190 petits qui ne sont pas forcément spécialisés en immigration et qui ont donc besoin d’aide même pour l’immigration temporaire. »

Savoir-être et savoir-faire

En moyenne, les emplois en jeux vidéo sont payés 76 800 $, selon des données de 2019.

Les missions commerciales virtuelles sourient à Montréal International. En 2020, les 12 qu’elle a organisées ont mené à 772 embauches.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Stéphane Paquet, PDG de Montréal International

Les entreprises ne voient pas les candidats en personne, mais elles peuvent visiter autant de pays qu’elles veulent en virtuel. Pour certains secteurs, c’est plus facile d’embaucher en virtuel, car les gens y sont plus à l’aise avec la technologie.

Stéphane Paquet, PDG de Montréal International

Les allégations de harcèlement et les révélations de climat toxique depuis un an dans l’industrie du jeu vidéo n’ont pas refroidi l’intérêt pour le milieu, selon la Guilde. « Les gens sont encore très passionnés par cette industrie, dit Nadine Gelly. Et celle-ci travaille énormément à être plus inclusive et diversifiée. À la Guilde, on a lancé un programme pour accompagner les studios sur ces questions. C’est important d’avoir un environnement sain. Comme il y a une pénurie de main-d’œuvre, les studios doivent être le plus accueillants possible. Depuis un an, le savoir-être est aussi important que le savoir-faire. »