(Montréal) L’engouement pour le vélo n’est pas près de s’essouffler, mais les perturbations de la chaîne d’approvisionnement ont entraîné des occasions manquées pour Les Industries Dorel, qui n’ont pas été en mesure de combler pleinement la demande.

Le chef de la direction de la société montréalaise, Martin Schwartz, qualifie la chaîne d’approvisionnement de « chaotique ». Le goulot d’étranglement est encore plus difficile à dénouer, car il se situe sur deux fronts, a-t-il expliqué vendredi lors d’une conférence visant à discuter des résultats du deuxième trimestre.

Nous avons des sous-traitants qui ne parviennent pas à produire les pièces dont nous avons besoin, parce qu’ils ont pris du retard dans leur production. Il y a aussi la pénurie de conteneurs maritimes qui fait en sorte que nous n’arrivons pas à acheminer toutes nos pièces. Même si l’un des problèmes se réglait, nous serions toujours pris avec l’autre.

Le chef de la direction de Dorel, Martin Schwartz

Dorel fabrique une variété de biens de consommation, tels que les sièges d’auto pour enfants Cosco et Safety 1st, les vélos Cannondale et Schwinn, et des meubles résidentiels sous des marques telles que Dorel Living et DHP.

La forte demande pour les bicyclettes ne s’estompe pas, constate le dirigeant. À un analyste qui lui demandait si la capacité de production pour 2022 avait déjà été vendue, M. Schwartz a répondu à la blague qu’il ne voulait pas répondre par l’affirmative pour ne pas « faire peur » aux membres de son équipe de vente. Il a toutefois précisé que ce pourrait être le cas pour certains modèles. « La demande est très forte. En 2022, ce sera encore une année où on tentera d’avoir le plus d’offres possible. »

Le fabricant de meubles, de bicyclettes et de produits pour enfants a commencé à rapatrier des activités de production au Canada et aux États-Unis, comme solution à ses problèmes d’approvisionnement. En raison des tarifs adoptés contre la Chine par l’administration Trump en 2019, certaines activités de production ont été déplacées vers le Vietnam et la Malaisie. Or, des fournisseurs dans ces deux pays ont subi des arrêts de production dernièrement en raison de la COVID-19. « Nous dépensons davantage afin d’augmenter nos capacités de production localement à travers nos trois divisions, a dit M. Schwartz. Nous pensons que c’est une occasion d’investir dans nos usines au Canada et aux États-Unis. »

À 22,2 millions US, le bénéfice double

Malgré les conditions logistiques difficiles, Dorel a doublé son bénéfice net au cours du deuxième trimestre par rapport à la même période l’an dernier.

« Compte tenu de la persistance de conditions chaotiques au sein des chaînes d’approvisionnement, nous sommes très satisfaits de la performance de nos activités au deuxième trimestre », commente M. Schwartz.

La société montréalaise a réalisé un bénéfice net de 22,2 millions US, ou 67 cents US par action, pour la période de trois mois clos le 30 juin dernier, en hausse par rapport à celui de 11,1 millions US, ou 34 cents US par action, de l’an dernier.

En excluant certains éléments non récurrents, le bénéfice ajusté de Dorel a atteint 23 millions US, ou 70 cents US par action, en hausse de 47 % par rapport à celui de 15,6 millions US, ou 48 cents US par action, du deuxième trimestre de 2020.

Les revenus, pour leur part, s’étaient établis à 765 millions US, en hausse de 5,7 % par rapport à ceux de 724 $ US de la même période l’an dernier.

Dorel a indiqué que la solide demande pour les bicyclettes avait propulsé sa division des sports vers un neuvième trimestre consécutif de croissance au chapitre des revenus. La division des produits de puériculture a vu son chiffre d’affaires et son bénéfice d’exploitation avancer, tandis que la division des meubles de maison a été touchée par d’importants frais de transport et par la fermeture de fournisseurs au Viêtnam et en Malaisie, en raison de la COVID-19.

Les analystes s’attendaient à ce que Dorel réalise un bénéfice net et ajusté de 82 cents US par action, à partir de revenus de 860,6 millions US, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

À la Bourse de Toronto, l’action clôturait en baisse de 6 cents, ou 0,45 %, à 13,31, vendredi.