(New York) Une responsable de l’agence américaine responsable du droit du travail (NLRB) a recommandé qu’un nouveau vote sur la création ou non d’un syndicat soit organisé dans un entrepôt d’Amazon en Alabama, a indiqué lundi l’organisation RWDSU.

Cette dernière, qui représente les salariés de la distribution américaine, avait déposé plusieurs recours en avril en accusant le géant du commerce en ligne de « comportement illicite » suite à l’échec d’une tentative de syndicalisation sur le site.

La responsable du NLRB chargée du dossier « a déterminé qu’Amazon avait enfreint le droit du travail », a affirmé RWDSU dans un communiqué.  

Cette responsable préconise par conséquent au responsable local du NLRB « de suspendre les résultats du vote et d’organiser un second vote ».  

Le texte de sa recommandation n’était pas immédiatement disponible sur le site du NLRB.  

À l’issue d’une campagne intense, les employés de l’entrepôt d’Amazon à Bessemer avaient rejeté la création d’un syndicat, qui aurait été le premier à voir le jour sur un site de l’entreprise aux États-Unis.

La petite ville d’Alabama avait à l’époque fait l’objet d’une grande attention, le vote voyant s’opposer les soutiens aux employés syndicalistes – des artistes, des parlementaires démocrates et républicains, et même le président Joe Biden – et Amazon, dont les affaires ont prospéré pendant la pandémie.

Le syndicat RWDSU estime qu’Amazon, qui s’oppose vigoureusement à toute syndicalisation, a eu recours à des pratiques illégales et à de l’intimidation pour parvenir à ses fins.

Il accuse notamment le groupe d’avoir placé une urne en dehors de l’usine pour pouvoir surveiller le scrutin par caméra, d’avoir menacé des employés de licenciement ou de perte de leurs avantages sociaux et d’autres tactiques agressives.  

« Nos collaborateurs ont eu l’opportunité de se faire entendre pendant une période agitée où toutes sortes de voix pesaient dans le débat national, et au final, ils ont voté massivement » contre la création d’un syndicat, a réagi lundi un porte-parole de l’entreprise dans un message transmis à l’AFP.  

« Leurs voix doivent être entendues plus fortement que toutes les autres et nous prévoyons de faire appel pour être sûrs que ce soit le cas », a-t-il ajouté.