Le fournisseur internet québécois oxio, qui veut que les gens perçoivent l’accès internet comme une commodité et non pas comme un engagement, vient de boucler une ronde de financement de 25 millions pour l’aider à développer ses activités.

Xavier Niel, fondateur de Free Mobile, connu en France pour son approche « différente » des télécommunications, est un des investisseurs ayant participé à cette ronde de financement aux côtés d’Investissement Québec, de Desjardins, de WNDRCO et de Dispatch Ventures.

Deux ans après son lancement, oxio dit compter aujourd’hui 20 000 clients au Québec et 1000 en Ontario, où ses services sont disponibles depuis moins de deux mois. L’objectif est d’avoir 500 000 clients au pays d’ici 2024.

L’argent récolté doit notamment servir à accélérer le déploiement des services dans le reste du Canada et à affiner le système d’opération infonuagique sur lequel oxio mise pour améliorer son efficacité et faire baisser les prix.

Au Québec, le service internet d’oxio utilise le réseau de Vidéotron, alors qu’en Ontario, c’est celui de Rogers qui est utilisé.

« L’accès [aux infrastructures des grands fournisseurs] est obligatoire, car une grande partie des réseaux de télécommunications a été subventionnée par les gouvernements », dit le fondateur et PDG d’oxio, Marc-André Campagna.

Environ 90 % de la clientèle d’oxio est âgée entre 20 et 35 ans. « On a des gens de 60 ans qui utilisent nos services, mais ils sont un peu l’oncle ou le papa cool qui essaie toujours les nouvelles technologies », explique-t-il.

« Les gens de plus de 35 ans ont beaucoup été conditionnés à prendre le téléphone quand il y a un problème ou à magasiner au téléphone dans l’industrie des télécoms. Les gens ont donc l’habitude de téléphoner pour négocier leurs forfaits. Nos forfaits ne peuvent pas être négociés. Nous n’avons pas de centre d’appels. Les gens peuvent seulement nous rejoindre directement en ligne. C’est ce qui justifie que notre clientèle est plus jeune. »

Au Québec, oxio offre la téléphonie résidentielle, la télévision résidentielle et l’internet. Éventuellement, l’entreprise, dont les forfaits vont de 37 $ à plus de 50 $, aimerait ajouter le cellulaire.

Marc-André Campagna souhaite développer des partenariats avec des entreprises de satellites de basse orbite comme Starlink, Telesat et d’autres. « On veut avoir accès à tous les types de technologie en télécoms pour offrir la meilleure technologie au client en fonction de ses besoins et de son utilisation. »

Ambitions internationales

oxio a l’intention d’offrir ses services aux États-Unis d’ici deux ans. « On ne s’attaquerait pas à l’industrie des télécommunications si on n’était pas ambitieux », dit Marc-André Campagna.

L’entrepreneur est conscient que, pour développer oxio, il aura à nouveau besoin de capitaux. « C’est certain qu’un jour, par la force des choses, on n’aura pas le choix d’aller public [c’est-à-dire inscrire oxio en Bourse]. »

« C’est une question d’accès au capital. Le jour où l’accès sera plus dispendieux dans le privé que dans les marchés publics, ce sera le temps d’envisager notre entrée en Bourse », dit-il.

Le financement obtenu suit la participation d’oxio, l’hiver dernier, à Y Combinator, un incubateur de start-up qui a notamment lancé des entreprises comme Airbnb, DoorDash et Dropbox.

oxio, qui prétend que son service peut être commandé en ligne en moins de cinq minutes, compte une soixantaine d’employés. Le PDG soutient que le chiffre d’affaires se situe aujourd’hui « dans les huit chiffres ».