(Montréal) MELS Studios va construire un nouveau studio de tournage à Montréal, ce qui viendra combler une partie de l’offre manquante pour répondre à la demande des productions hollywoodiennes.

La construction du studio MELS 4 commencera « le plus tôt possible », soit vers l’automne ou l’hiver prochain, a dit Martin Carrier, président de MELS, lors de l’annonce faite vendredi. Le studio pourrait accueillir des productions dès le printemps 2023. Il s’agit d’un investissement total de 76 millions, auquel participe le gouvernement du Québec par un prêt de 25 millions. Le projet permettra la création de 110 emplois, selon l’entreprise.

Le projet de la filiale du Groupe TVA lui permettra de se démarquer « encore davantage » à l’international, ajoute Pierre Karl Péladeau, le président et chef de la direction de Québecor. Par le passé, les studios MELS ont accueilli plusieurs grandes productions, dont certains chapitres de la franchise X-Men. Le prochain film des Transformers est d’ailleurs tourné cet été à Montréal.

M. Péladeau a insisté pour dire que les productions culturelles locales profiteraient aussi des nouvelles installations. « C’est une pierre deux coups. On s’assure d’avoir des revenus étrangers et de faire valoir notre talent, mais aussi de maintenir une industrie de producteurs québécois. »

Pénurie de studios

L’industrie du cinéma est à l’étroit à Montréal. Il manquerait près de 400 000 pieds carrés de superficie de studio, selon un rapport publié en mai dernier par le Bureau du cinéma et de la télévision du Québec (BCTQ).

Avec la superficie du MELS 4, qui sera de 160 000 pieds carrés, l’entreprise vient combler une partie du manque à gagner. M. Carrier a d’ailleurs reconnu qu’il avait dû refuser des contrats en raison du manque d’espace, ce qui représente des occasions manquées de « plusieurs dizaines de millions de dollars, pas seulement pour MELS, mais aussi pour l’économie québécoise ».

L’expertise montréalaise est très en demande, ajoute la mairesse de Montréal, Valérie Plante, qui était présente lors de l’annonce. Elle raconte avoir reçu de beaux témoignages des « Netflix, Disney, HBO et compagnie » lors d’une mission économique à Los Angeles en 2019. « Ce qui ressort est qu’ils aiment Montréal en raison de son expertise, de ses connaissances et de sa beauté. On a besoin de plus d’espace, comme le MELS 4. »

La capacité n’est toujours pas suffisante au Québec, a reconnu Eric Girard, ministre des Finances et ministre de l’Économie et de l’Innovation. « Chaque chose en son temps. C’est certain que le gouvernement est soucieux d’équité et d’équilibre, alors si d’autres demandes viennent, on va les étudier avec le même sérieux qu’on a étudié celle-ci. »

Grandé Studios est le deuxième acteur de l’industrie. En mai dernier, la société a dit avoir des projets d’agrandissement qui devraient débuter en 2022. Investissement Québec et Bell sont actionnaires minoritaires de l’entreprise.

Pour sa part, MELS aura 400 000 pieds carrés d’espace de production, une fois le MELS 4 terminé. L’entreprise embauche 450 personnes au Québec et offre une gamme de services incluant notamment la location de studios et d’équipements, la postproduction image et son, les effets visuels ainsi qu’un plateau de production virtuelle.