(Montréal) Les occasions d’acquisition ne manquent pas pour Quincaillerie Richelieu. De nombreux entrepreneurs réfléchissent à leur avenir après avoir passé au travers de la tempête pandémique et l’entreprise montréalaise est prête à prendre le relais.

Depuis le début avril, la société a réalisé trois acquisitions et signé deux ententes de principe. Ces transactions pourraient générer jusqu’à 73 millions en nouvelles ventes annuelles, estime la direction. « Le pipeline d’occasions est grand au Canada et aux États-Unis, tant pour le marché des détaillants que pour celui des fabricants », commente Antoine Auclair, le chef des finances, dans le cadre d’une conférence avec les analystes visant à discuter des résultats du deuxième trimestre.

La pandémie pourrait expliquer l’intérêt des vendeurs, ajoute Richard Lord, président et chef de la direction. « Je pense que la pandémie est une autre tempête dans leur vie et peut-être qu’ils en ont assez, avance-t-il. Il y en a d’autres qui décident de vendre, car ils ont eu une bonne année et jugent que le moment est propice. »

Résultats supérieurs aux attentes

Au deuxième trimestre, le distributeur de produits de quincaillerie a continué de profiter de l’engouement des ménages pour la rénovation. L’entreprise montréalaise a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes des analystes, jeudi, grâce à une forte progression de ses ventes et de ses bénéfices.

Le bénéfice a excédé la prévision médiane des analystes pour la période de trois mois terminée le 31 mai. Il s’établit à 0,66 $, comparativement à 0,31 $ à la même période l’an dernier. Les analystes anticipaient un bénéfice de 0,46 $, selon Refinitiv. Le bénéfice net attribuable aux actionnaires a augmenté de 111,4 % à 37,4 millions.

Les ventes de Quincaillerie Richelieu atteignent 371,4 millions, en hausse de 49,6 %, ou de 123,1 millions. Les revenus sont supérieurs à la prévision médiane des analystes, qui était de 328,2 millions avant la publication des résultats.

Le fait que les résultats soient comparés à une période difficile l’an dernier a eu pour effet d’accentuer la croissance. Au deuxième trimestre 2020, les ventes avaient diminué de 11,7 % à 248,3 millions. Par rapport aux revenus de 281,2 millions de dollars enregistrés au deuxième trimestre de 2019 (avant la pandémie), les revenus du plus récent trimestre de 2021 ont tout de même augmenté de 32 %.

Zachary Evershed, de la Financière Banque Nationale, trouve que les résultats vont au-delà de ses attentes. « Ça dresse la table pour de belles surprises à venir », écrit-il dans une note. Les investisseurs ont également bien réagi. À la Bourse de Toronto, l’action a clôturé en hausse de 2,88 %, ou 1,14 $, à 40,79 $.

Une accalmie des bricoleurs en herbe

M. Lord a souligné que la croissance était généralisée à l’ensemble des segments de son entreprise, tant au Canada qu’aux États-Unis.

Le dirigeant anticipe toutefois une accalmie dans le marché des détaillants tandis que les rénovateurs en herbe ont trouvé d’autres passe-temps.

Il prévoit que les ventes aux détaillants stagneront au cours de la deuxième moitié de l’année, car elles seront comparées à une période de forte demande en 2020. Par contre, en comparaison à l’année 2019, la croissance devrait continuer d’être « vigoureuse », selon lui. « Certains détaillants ont décidé de commander plus d’items que nécessaires pour sécuriser leurs stocks. C’est certain que cela va retarder les prochaines commandes. »

Il en va toutefois autrement du marché des fabricants, qui pourrait continuer sur sa bonne lancée, assure M. Lord. « Les ménages ont beaucoup d’argent. La demande est forte pour les rénovations et certains projets ont dû être retardés. Nous pensons que nous serons encore très occupés pour quelques mois. »