Avec 225 millions de capitaux frais dans ses coffres, AlayaCare veut doubler ses investissements en recherche-développement et poursuivre son expansion.

Des acquisitions sont aussi au programme, a indiqué mardi le président-directeur général et fondateur de l’entreprise, Adrian Schauer, lors d’un entretien avec La Presse.

L’entreprise de logiciels de soins de santé à domicile a le vent dans les voiles en cette période post-COVID-19. « La pandémie a accéléré l’attraction pour les soins à domicile », constate le dirigeant.

Les investisseurs se montrent aussi très intéressés par la plateforme développée par AlayaCare, qui se déploie partout dans le monde. Une nouvelle ronde de financement vient de lui rapporter 225 millions, « et la demande des investisseurs était plus grande que ce qu’on a été capables d’accueillir », a indiqué Adrian Schauer.

La Caisse de dépôt et placement du Québec et Investissement Québec ont participé à cette dernière ronde de financement. Pour la Caisse, c’est un troisième investissement dans AlayaCare. En juillet 2019, la Caisse, Inovia et Investissement Québec avaient investi 51 millions dans l’entreprise. Six mois plus tard, en janvier 2020, les mêmes investisseurs ont réinjecté 37 millions dans l’entreprise fondée à Montréal il y a sept ans.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Adrian Schauer, président-directeur général et fondateur d’AlayaCare

Cette fois-ci, le montant de l’investissement de la Caisse et de ses partenaires québécois Inovia et Investissement Québec n’a pas été précisé.

Cap sur la R et D et les États-Unis

Selon Adrian Schauer, Alaya continuera d’investir massivement pour améliorer sa plateforme qui transforme la façon dont les soins à domicile sont offerts. La moitié de chaque dollar de revenu est investi en R et D, a-t-il précisé.

Son intention est de bonifier son offre en matière de soins de suivi et d’aider à résoudre les problèmes liés à la pénurie de main-d’œuvre.

Actuellement, plus de 500 organisations de soins à domicile utilisent le logiciel conçu par Alaya. Ses revenus se divisent à peu près également entre le Canada, les États-Unis et l’Australie, mais cette proportion est appelée à changer avec l’expansion prévue aux États-Unis.

« C’est un marché 10 fois plus grand que le Canada et c’est de là que proviennent 70 % de nos nouvelles ventes », précise le dirigeant. Des occasions de consolidation sont aussi présentes sur le marché américain, dont Alaya pourrait profiter.

Pas encore de client au Québec

Les clients d’AlayaCare sont surtout des entreprises privées de soins à domicile, mais des systèmes publics de santé utilisent aussi ses services. Au Canada, l’entreprise a des clients en Colombie-Britannique, en Alberta, au Manitoba et en Ontario, mais pas au Québec, où se trouve son siège social.

Ça pourrait changer avec le virage vers les soins à domicile que le gouvernement québécois a résolu de prendre après la crise de la COVID-19, estime Adrian Schauer. Ce qui s’est passé au Québec dans les CHSLD, d’autres pays ailleurs dans le monde l’ont vécu aussi, selon lui.

Depuis sa fondation, AlayaCare a connu une croissance solide qui devrait s’accélérer avec la hausse de la demande pour les soins à domicile. L’entreprise, qui a 470 employés, pense embaucher 300 personnes de plus au cours des prochaines années.

Dans 10 ans, le PDG d’AlayaCare estime que son entreprise sera devenue un leader dans son marché et continuera de croître. « Dix ans, c’est loin dans la vie d’une start-up, mais je pense qu’Alaya ne sera pas vendue. Ça se peut qu’on soit public, mais ce n’est pas certain. »