Pour la première fois, de l’électricité générée par les rayons du soleil circule dans le réseau principal d’Hydro-Québec.

La société d’État a inauguré lundi en Montérégie ses deux premières centrales solaires, qui peuvent produire assez d’électricité pour alimenter la demande de 1000 clients résidentiels.

La plus importante des deux centrales (8 mW) a été baptisée du nom de la première ingénieure diplômée de Polytechnique, Gabrielle Bodis, qui a aussi été à l’emploi d’Hydro-Québec pendant 35 ans.

La centrale Gabrielle-Bodis est située à La Prairie, sur un site où qui a déjà accueilli une centrale au gaz naturel. L’installation compte 26 000 panneaux solaires et occupe une superficie équivalant à 28 terrains de football américain, soit 150 000 mètres carrés.

« Je suis très fière que la centrale située à La Prairie rende hommage à Gabrielle Bodis, a déclaré Sophie Brochu, présidente-directrice générale d’Hydro-Québec, lors de l’inauguration des deux centrales. C’est la première fois qu’une installation d’Hydro-Québec porte le nom d’une femme, a-t-elle souligné.

La deuxième centrale (1,5 mW), est située à Varennes, à côté de l’Institut de recherche d’Hydro-Québec. Elle a été baptisée du nom de l’ancien président-directeur général de la société d’État, Robert A. Boyd. Il s’agit d’une installation de 4600 panneaux solaires.

Avec leur puissance installée de 9,5 mégawatts, les deux centrales solaires d’Hydro-Québec sont une goutte d’eau dans son parc de production de 37 000 mégawatts.

L’énergie solaire reste marginale au Québec, notamment en raison du prix relativement bas de l’électricité. Avec la baisse du coût des panneaux solaires, cette filière pourrait fournir de l’électricité à un prix concurrentiel d’ici 2030, selon une étude récente réalisée par Nergica, le centre de recherche voué au développement des énergies renouvelables autrefois connu sous le nom de Technocentre éolien.

Les deux centrales inaugurées lundi sont une sorte de banc d’essai pour Hydro-Québec dans cette nouvelle filière. Elles serviront à déterminer si l’énergie solaire est bien adaptée au climat du Québec, à son parc de production et à son réseau de transport.

À l’origine, le projet était beaucoup plus important. Le président-directeur général Éric Martel avait annoncé la construction d’un parc solaire dix fois plus gros, avec une puissance installée de 100 mégawatts.

La pandémie a retardé la mise en service des deux centrales solaires, qui était initialement prévue pour la fin de 2020.

Les panneaux installés à La Prairie et à Varennes sont majoritairement fabriqués en Chine, d’où proviennent presque tous les panneaux solaires installés dans le monde. Une petite proportion seulement, soit 4600, est fabriquée à Trois-Rivières par l’entreprise Stace.

Certains des panneaux, qui mesurent 2 mètres sur 3, seront mobiles pour suivre la course du soleil pendant la journée. Ils sont aussi bifaces, pour capter la lumière de la neige au sol, en hiver, ce qui peut augmenter leur production.

Des installations de stockage seront éventuellement reliées aux centrales solaires pour emmagasiner l’énergie produite et l’utiliser selon les besoins.