Telus a l’intention d’être carboneutre d’ici 2030 et se dote d’une mesure incitative pour ne pas dévier de l’objectif : son coût de financement augmentera si les objectifs fixés ne sont pas atteints.

L’entreprise de télécommunications émettra des obligations liées au développement durable, un nouvel outil qui permet d’aligner le financement et les objectifs en matière d’environnement.

Telus a adopté dans ce but un cadre de référence qui servira de point de départ de sa route vers la carboneutralité. Elle s’engage à offrir volontairement « une prime d’émission ou un montant de marge supplémentaire, selon le cas », aux détenteurs de ces obligations si les objectifs ne sont pas atteints, a annoncé l’entreprise lundi dans un communiqué.

Contrairement aux obligations vertes, qui servent à financer des projets environnementaux précis, les obligations liées au développement durable peuvent être utilisées par l’entreprise qui les émet pour financer tous ses projets, à condition que ses engagements en matière d’environnement soient respectés.

D’ici 2030, Telus s’est engagée à réduire de 46 % les émissions de gaz à effet de serre provenant de ses activités et de 75 % par million de dollars de revenus les émissions provenant des déplacements de ses employés et de ses achats de biens et services.

Chaque année qui suivra cette émission d’obligations, l’entreprise rendra compte des progrès accomplis et soumettra ses résultats à une vérification externe indépendante. Ce suivi sera publié dans le rapport annuel de Telus et pourra être consulté sur son site internet.

Les objectifs de Telus et son cadre de référence ont été établis et approuvés par des organismes de référence, tels l’initiative Science Based Targets et l’International Capital Market Association.

« Cela s’inscrit dans le cadre de nos efforts pour améliorer les conditions sociales, économiques, environnementales et sanitaires des collectivités que nous servons aux quatre coins du monde », souligne le président et chef de la direction de Telus, Darren Entwistle.

Selon la spécialiste en financement durable Rosalie Vendette, les obligations liées au développement durable (ou sustainabilty-linked bonds, SLB) sont un outil relativement nouveau au Canada, mais largement utilisé ailleurs dans le monde. « Ça donne plus de choix aux investisseurs qui s’intéressent à l’environnement », dit-elle à La Presse.

Selon celle qui dirige la firme DecodESG, ce genre de titres suscite beaucoup d’intérêt dans le monde actuellement.

Telus dévoilera plus tard les détails de son émission d’obligations liées au développement durable.