(Toronto) La pandémie de COVID-19 a convaincu plusieurs consommateurs de refinancer leur prêt hypothécaire avec les nouveaux taux d’intérêt particulièrement bas, mais la Banque TD voit des signes de ralentissement de cette tendance.

Selon le président et chef de la direction des activités américaines de la banque, Greg Braca, les activités hypothécaires de la banque montrent toujours une hausse d’une année à l’autre, mais les cas de refinancement se font plus rares à mesure que la pandémie s’atténue.

« Nous constatons maintenant une grande partie du volume du côté des achats, et nous voyons toujours des refinancements avoir lieu, mais cela a vraiment migré davantage vers un marché d’achat », a-t-il expliqué lors d’une conférence téléphonique avec des analystes.

Les remarques de M. Braca interviennent alors que les États-Unis procèdent à un assouplissement généralisé des restrictions pandémiques et que le Canada envisage une évolution similaire, alors que les taux de vaccination grimpent en flèche.

Même si la pandémie a forcé la fermeture temporaire de nombreuses entreprises, elle n’a pas freiné le marché immobilier canadien. Soutenus par la faiblesse des taux d’intérêt, les Canadiens ont afflué vers le secteur de l’habitation et se sont livrés à des guerres d’enchères pour mettre la main sur des propriétés à des prix de plus en plus élevés.

Le marché n’a commencé à se modérer que ces derniers mois, avec le retour de l’offre dans des régions populaires comme Toronto et Vancouver, et le pays a annoncé des changements aux simulations de crise hypothécaires qui entreront en vigueur le 1er juin.

Les modifications établiront le taux admissible des prêts hypothécaires non assurés à deux points de pourcentage au-dessus du taux du contrat, ou à 5,25 %, selon le plus élevé des deux taux.

Pour sa part, le chef de la direction de la TD, Bharat Masrani, a profité de la conférence téléphonique pour signaler qu’il observait toujours des impacts « importants » sur l’économie attribuables à la pandémie.

« Un soutien fiscal et monétaire sans précédent pour les ménages et les entreprises a conduit à une augmentation significative des soldes de trésorerie, limitant les besoins d’emprunt (et) poussant les taux de défaillance à des niveaux historiquement bas », a-t-il expliqué.

Mais il observe des signes prometteurs. Les efforts de vaccination qui ont aidé les États-Unis auront probablement les mêmes effets ici et stimuleront la reprise, a-t-il affirmé.

Malgré la nature constamment changeante de la pandémie, M. Bharat estime que la banque a « bien navigué dans cet environnement complexe ».

La TD a indiqué jeudi avoir dépassé les attentes, car son bénéfice du deuxième trimestre a plus que doublé par rapport à l’an dernier et la banque a récupéré certaines de ses provisions pour pertes sur créances.

La banque a engrangé un profit de 3,7 milliards, ou 1,99 $ par action, pour le trimestre terminé le 30 avril, contre un bénéfice de 1,5 milliard, ou 80 cents par action, il y a un an.

La TD a récupéré 377 millions de ses provisions pour pertes sur créances pour son plus récent trimestre, comparativement à une provision pour pertes sur créances de 3,2 milliards il y a un an, au début de la pandémie.

Les revenus de la TD ont totalisé 10,2 milliards, en baisse par rapport à 10,5 milliards au même trimestre l’an dernier.

Sur une base ajustée, la TD affirme avoir gagné 2,04 $ par action au cours de son dernier trimestre, un résultat en hausse par rapport à celui de 85 cents par action de l’an dernier.

Les analystes s’attendaient en moyenne à un bénéfice ajusté de 1,76 $ par action, selon les prévisions recueillies par la société de données financières Refinitiv.

La TD a indiqué que ses activités de détail au Canada avaient gagné 2,18 milliards, contre 1,17 milliard il y a un an, aidées par le recouvrement de pertes sur créances et des résultats records dans ses activités de gestion de patrimoine et d’assurance.

Aux États-Unis, la banque a expliqué que ses activités de détail, qui comprennent son investissement dans Charles Schwab, avaient rapporté 1,32 milliard, contre 336 millions au même trimestre l’an dernier.

Le groupe des services bancaires de gros de la Banque TD, qui comprend ses activités sur les marchés financiers et les services bancaires d’investissement, a gagné 383 millions au cours du dernier trimestre, en hausse par rapport au profit de 209 millions d’il y a un an, le recouvrement des pertes sur créances ayant été en partie contrebalancé par une baisse des revenus et une hausse des frais autres que d’intérêt.