Les négociations chez ArcelorMittal sur la Côte-Nord, qui avaient repris jeudi, se sont rapidement retrouvées dans une impasse.

La grève générale illimitée des 2500 membres du Syndicat des métallos, affilié à la FTQ, se poursuit donc.

La rencontre de jeudi après-midi était la première entre les parties depuis le déclenchement de la grève générale et illimitée, le 10 mai.

Le coordonnateur du Syndicat des métallos pour la Côte-Nord, Nicolas Lapierre, relate qu’il est vite devenu évident qu’aucun terrain d’entente n’était possible.

Et la direction d’ArcelorMittal a confirmé que les discussions sont « interrompues pour le moment ».

Les syndiqués avaient déclenché la grève dès après leur deuxième rejet des offres patronales. La première fois, il y avait bien eu entente de principe lors des négociations, mais ce sont les membres qui l’avaient rejetée en assemblée générale.

Ces 2500 syndiqués travaillent dans deux mines à Mont-Wright et Firelake, une usine de bouletage à Port-Cartier, le port et le chemin de fer, des bureaux à Port-Cartier et Fermont, de même qu’à la sécurité.

Points en litige

Les principaux points en litige, rapporte M. Lapierre, portent sur les salaires, le régime de retraite, les assurances, les primes et un horaire « fly in fly out de 14/14 » qui supposerait 14 journées de travail suivies de 14 journées de congé.

Le syndicat s’oppose à ce genre d’horaire, qui favorise l’exode des travailleurs hors de la Côte-Nord. Ceux-ci peuvent alors vivre à Montréal ou Québec et ne venir sur la Côte-Nord que pour y travailler durant 14 jours.

La direction d’ArcelorMittal a toutefois tenu à apporter des précisions, affirmant qu’un petit nombre d’employés seraient ainsi touchés.

« Dans les faits, il est uniquement question ici de convertir un horaire 8/6 (travail/congés) en horaire 14/14 pour 25 travailleurs de l’entretien de la voie ferrée — soit environ 1 % de nos effectifs — affectés à la portion nord de notre chemin de fer », a précisé l’employeur.

« Il faut savoir que ces travailleurs proviennent pour la plupart déjà de l’extérieur et effectuent le transport en voiture afin de se rendre à Port-Cartier pour prendre le train des travailleurs jusqu’à Fire Lake ou Mont-Wright. Avec ce changement, ces personnes voyageraient en avion, sur les mêmes transports que nos travailleurs PNR de Mont-Wright, ce qui leur permettrait de faire moins de route ou de bateau, avec tous les aléas que cela peut parfois impliquer », a ajouté la direction.

Des syndiqués doivent également manifester devant le siège social de la minière, vendredi midi à Longueuil.

Par ailleurs, les cinq sections locales du Syndicat des métallos qui sont concernées par la grève ont commencé à recevoir des dons en argent provenant de syndicats d’autres minières et d’autres entreprises.