(New York) Colonial Pipeline, l’opérateur de l’oléoduc américain récemment paralysé par une cyberattaque, a de nouveau fait face mardi à des problèmes informatiques mais a assuré qu’ils n’étaient en rien liés au piratage et qu’ils n’avaient pas empêché la distribution de produits raffinés.  

Le serveur interne de l’entreprise qui permet aux clients de passer formellement leurs commandes a été en prise dans la matinée avec des « perturbations intermittentes », a indiqué une porte-parole.  

Le service a été « rétabli » plus tard dans la journée, selon un message diffusé sur le compte Twitter de Colonial Pipeline.  

« Ces problèmes n’étaient pas liés à un rançongiciel ou à une réinfection du système informatique », a affirmé la société.  

Le groupe a été victime le 7 mai d’un rançongiciel, un programme qui exploite des failles de sécurité pour encrypter les systèmes informatiques et exiger une rançon pour les débloquer.  

Selon la police américaine, le groupe criminel DarkSide est à l’origine de cette attaque. Colonial Pipeline aurait payé 5 millions de dollars aux pirates, ont affirmé plusieurs médias américains.

Le système informatique avait finalement été relancé cinq jours plus tard et Colonial Pipeline a assuré lundi être de nouveau « complètement opérationnel » et transporter de l’essence, du gazole et du kérosène « aux niveaux habituels ».

« Il faudra un certain temps à la chaîne d’approvisionnement en carburant pour rattraper son retard », avait toutefois aussi prévenu l’entreprise lundi.  

Colonial Pipeline est en effet le plus grand exploitant d’oléoducs pour produits raffinés aux États-Unis, avec plus de 8800 kilomètres de tuyaux transportant du carburant depuis les raffineries installées sur la côte du Golfe du Mexique jusqu’au nord-est des États-Unis.

La panique s’était emparée la semaine dernière de nombreux automobilistes inquiets de se retrouver à sec, qui se sont rués dans les stations-service.  

Selon un analyste du site spécialisé dans le suivi des prix de l’essence GasBuddy, un peu plus de 10 000 stations étaient encore à court de carburant mardi matin dans la partie sud-est des États-Unis, les zones les plus touchées étant la capitale Washington, la Caroline du Nord, la Caroline du Sud et la Géorgie.