Bombardier connaît un début d’exercice financier encourageant, mais les insinuations d’un détenteur d’obligations risquent de porter ombrage au constructeur montréalais de jet d’affaires le temps que le doute soulevé par cet investisseur mécontent se dissipe.

La direction de Bombardier a annoncé lundi qu’elle sollicitait le consentement de certains porteurs de débentures et de billets échéant entre 2022 et 2034 pour modifier des modalités régissant leurs titres après qu’un détenteur de dette eut allégué que la vente du secteur Transport et d’actifs du secteur aéronautique (jets régionaux et division Aérostructures) transgressait des clauses.

L’identité de l’investisseur contrarié n’a pas été dévoilée, mais Bombardier dit avoir reçu le 22 avril une missive de la part d’un porteur de billets échéant en 2034.

Bien que Bombardier juge que les allégations sont sans fondement et que l’entreprise n’a enfreint aucune clause restrictive aux termes régissant les billets en question, la direction sollicite néanmoins le consentement de créanciers pour apporter des modifications à huit tranches de dettes.

« Avec l’aide de conseillers externes, la société a évalué différentes options et a conclu que le fait d’entreprendre les sollicitations de consentements représente l’avenue la plus rapide et la plus efficace pour maintenir la valeur et protéger la société et ses parties prenantes », commente la direction dans son communiqué.

Bombardier nie « vigoureusement » toute allégation voulant qu’un défaut se soit produit aux termes de l’un ou l’autre des actes de fiducie régissant des billets ou débentures échéant entre 2022 et 2034.

Bombardier souhaite clarifier que la vente du secteur Transport et d’actifs du secteur aéronautique est autorisée en bonne et due forme.

Les créanciers sollicités ont jusqu’au 11 mai pour accepter les modifications proposées par Bombardier, à moins que le délai soit prolongé.

Gestes appropriés

L’analyste Walter Spracklin, de RBC, juge que Bombardier fait les gestes appropriés pour « contester avec succès » les allégations. « Je reconnais cependant que ça pourrait peser sur l’action de l’entreprise à court terme », dit-il.

En révélant les allégations, Bombardier en a profité pour donner un avant-goût de sa performance financière des trois premiers mois de l’année, qui sera précisée jeudi juste avant l’assemblée annuelle des actionnaires.

Les revenus du trimestre devraient atteindre 1,3 milliard US et le bénéfice d’exploitation, 19 millions US, ce qui a épaté Bay Street étant donné que ces chiffres sont largement supérieurs au consensus des experts.

Bombardier a livré 26 avions d’affaires en janvier, février et mars, et pense en livrer entre 110 et 120 cette année.

Bien que provisoires, les résultats financiers présentés permettent d’avoir une plus grande confiance dans les prévisions pour l’année même si ces prévisions demeurent inchangées à ce stade-ci, commente l’analyste Tim James, de la TD.

L’action de Bombardier a gagné 3 % lundi, à 0,95 $, à la Bourse de Toronto. La valeur du titre s’est presque multipliée par quatre depuis son creux de 26 cents atteint à l’automne.