(Toronto) Une nouvelle opération de financement impliquant plusieurs vedettes et investisseurs en capital de risque a fait grimper la valorisation de Wealthsimple à 5 milliards, et son grand patron est impatient de développer encore davantage sa marque.

La société torontoise de services financiers a annoncé lundi avoir mobilisé 750 millions dans le cadre d’un accord réalisé auprès de six célébrités et de plus de 15 sociétés d’investissement en capital de risque, dont Meritech, Greylock, Dragoneer et iNovia.

La liste des célébrités comprend le chanteur Drake et les acteurs Ryan Reynolds et Michael J. Fox, les joueurs de basketball de la NBA Kelly Olynyk et Dwight Powell et le hockeyeur de la LNH Patrick Marleau.

« C’est incroyablement excitant, mais je suis notoirement incapable de bien célébrer les évènements, donc je pense déjà à ce qui va suivre, et à l’endroit où nous devrions aller », a affirmé le cofondateur et chef de la direction de Wealthsimple, Mike Katchen, quelques heures après l’annonce du financement.

Il prévoit d’utiliser les nouvelles liquidités pour étendre la position de Wealthsimple sur le marché, développer son offre de produits et faire croître son équipe.

Wealthsimple, démarrée en 2014 en tant que gestionnaire d’investissement en ligne, s’est développée pour ajouter à ses services Wealthsimple Trade, une plateforme de négociation d’actions sans commission, et Wealthsimple Crypto, qui permet aux utilisateurs d’acheter, de vendre et de détenir des actifs de cryptomonnaie.

Elle a également lancé plus tôt cette année Wealthsimple Comptant, une application de virements d’argent pour particuliers, et propose des produits automatisés d’investissement, d’épargne et de déclaration de revenus.

« Nous essayons vraiment de devenir un partenaire financier à service plein, la principale relation financière de la vie de nos clients », a expliqué M. Katchen.

« Nous avons parcouru un long chemin et nous offrons une assez vaste gamme de services pour y arriver, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. »

Une partie de la route à parcourir, a-t-il précisé, consistera à élargir de nouveau la gamme de services de Wealthsimple et à explorer comment ses offres actuelles peuvent proposer encore plus de valeur aux clients.

M. Katchen a admis qu’il envisageait également un premier appel public à l’épargne.

Il estime que c’est la meilleure façon de construire une marque durable, mais note qu’« il est important de trouver le bon moment ».

« Nous voulons nous concentrer sur l’exécution de notre plan et plusieurs questions à court terme qui surgissent lorsque vous entrez en Bourse peuvent devenir une distraction », a-t-il souligné.

« Nous n’allons tout simplement pas nous occuper de cela pour le moment, mais cela fait toujours du plan. »

Traverser la pandémie

Pour l’instant, M. Katchen a de grandes décisions à prendre pour utiliser ses nouveaux fonds et doit toujours naviguer à travers la pandémie.

Alors que de nombreuses entreprises ont connu des difficultés pendant la crise et ont dû se tourner vers des mises à pied, des fermetures et même des faillites, la pandémie a stimulé Wealthsimple.

M. Katchen a remarqué que les gens portaient davantage attention à leurs finances et que plusieurs d’entre eux avaient pu économiser des sommes d’argent plus importantes que prévu, qu’ils voulaient investir ou sur lesquelles ils voulaient toucher des intérêts composés.

Il a expliqué que cela avait déclenché des niveaux d’activité « sans précédent » dans les activités de courtage et de cryptomonnaie de Wealthsimple.

« Je n’aurais jamais cru que la COVID aurait agi comme un vent arrière aussi remarquable pour le secteur de l’investissement », a affirmé M. Katchen.

Pour répondre à ces demandes, l’entreprise a pris autant d’ampleur qu’elle le pouvait, tout en essayant d’éduquer les consommateurs sur les outils financiers.

L’éducation a longtemps été la pierre angulaire de Wealthsimple, qui s’est présentée comme une société d’investissement facile à comprendre, exploitant un site web parsemé d’explications pour les nouveaux venus dans le monde de l’investissement.

M. Katchen pense que l’éthique et l’image de marque ont aidé Wealthsimple à attirer des investisseurs célèbres.

« Lorsque nous les avons approchés pour discuter de cette occasion d’investissement, ils avaient déjà une certaine affinité pour l’entreprise », a-t-il noté.

« Je pense qu’ils aiment voir une entreprise canadienne réussir, ils sont tous canadiens, alors il a été facile d’ouvrir la conversation pour les convaincre de participer. »

Ce n’était pas la première fois que Wealthsimple mobilisait beaucoup d’argent. La société a obtenu 114 millions en octobre dernier auprès d’un groupe dirigé par la firme TCV, spécialisée dans les investissements en capital de croissance axés sur la technologie, dans le cadre d’une entente qui l’évaluait alors à 1,4 milliard.

Responsables de l’opération de financement annoncée lundi, les firmes Meritech et Greylock avaient aussi codirigé une ronde de financement en 2006 dans le réseau social Facebook, a souligné Wealthsimple.

« Nous investissons dans des entreprises ayant le potentiel de révolutionner les industries et de devenir des leaders durables du marché », a affirmé Max Motschwiller, associé général de Meritech, dans un communiqué.

« Wealthsimple a été en mesure d’intéresser une génération de consommateurs financiers au Canada avec des produits financiers qui sont nettement différents de tout ce qu’offrent les joueurs existants — plus simples, plus humains et construits avec le type de technologie qui offre le genre d’expérience que les consommateurs veulent. »

Meritech a également investi dans Salesforce, Nextdoor, Zulily et Lime, tandis que Greylock a soutenu Airbnb, LinkedIn, Coinbase et Discord.

Un groupe de sociétés de Power Corporation du Canada composé de Power Corporation, de la Financière IGM et de Great-West Lifeco est le principal actionnaire de Wealthsimple, avec une participation combinée de 62 % et 76 % des droits de vote. Une fois l’opération que l’opération de financement annoncée lundi sera conclue, ce qui devrait avoir lieu vers la mi-mai, la participation de ce groupe passera à 43 %, et il détiendra 60 % des droits de vote.

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