(Toronto) Bell Canada est en bonne position pour concurrencer son rival de longue date Rogers Communications ou encore le nouveau service internet par satellite Starlink d’Elon Musk, a affirmé jeudi le chef de la direction de la plus grande entreprise de communications du Canada.

La société mère BCE a confirmé au cours du week-end qu’elle avait tenté de surenchérir sur l’offre de Rogers pour acheter Shaw Communications de Calgary, mais elle s’était retirée après des problèmes de réglementation non précisés dans une circulaire de Shaw.

Mirko Bibic, le président et chef de la direction de BCE et de Bell Canada, a déclaré jeudi que l’entreprise est toujours à la recherche d’occasions pour ses actionnaires, qu’elle s’est penchée sur Shaw et qu’elle a finalement décidé de ne pas aller de l’avant.

Questionné par un actionnaire sur l’impact de l’éventuelle prise de contrôle amicale de 26 milliards de Shaw et de sa division Freedom Mobile par Rogers, M. Bibic s’est dit très satisfait de la composition des actifs qui leur permet d’« être un formidable concurrent sur le marché aujourd’hui et cela continuera d’être le cas ».

Il a également fait remarquer que Bell avait annoncé plus tôt cette année une augmentation de ses dépenses en immobilisations de 1 à 1,2 milliard, au-dessus de leur niveau normal, pour accroître la couverture internet haute vitesse par fibre optique et le réseau sans fil.

M. Bibic a offert une réponse similaire à une autre question sur le service internet des satellites Starlink, mis en orbite par SpaceX, qui a obtenu l’an dernier l’autorisation pour opérer au Canada.

Bell est en mesure de fournir l’internet dans les régions rurales et éloignées sans satellite, avec un service sans fil résidentiel qui atteindra éventuellement un million de foyers reculés du Manitoba à Terre-Neuve, a avancé M. Bibic.

Plus tôt jeudi, BCE a rapporté que ses bénéfices ont reculé au premier trimestre de l’exercice en cours par rapport à ceux affichés un an plus tôt, tandis que le géant des télécommunications a composé avec des coûts plus élevés, tout en voyant ses revenus augmenter pour la première fois depuis le début de la pandémie.

La société mère de Bell Canada, établie à Montréal, a indiqué que son bénéfice net par action ordinaire (BPA) a reculé de 5,3 %, soit de 0,75 $ à 0,71 $. Le bénéfice net attribuable aux actionnaires ordinaires s’est élevé à 642 millions, en baisse de 5,6 % par rapport à 680 millions pour les trois premiers mois de 2020.

Ce recul serait attribuable à une hausse des coûts, notamment sur le plan des indemnités de départ en raison de la réduction des effectifs à Bell Média.

Sur une base ajustée, le bénéfice net est passé de 714 millions à 704 millions. BCE affirme avoir gagné 78 cents par action au cours du trimestre clos le 31 mars dernier, en baisse par rapport à un bénéfice ajusté de 79 cents par action pour la même période l’an dernier.

Les analystes s’attendaient en moyenne à un bénéfice ajusté de 72 cents par action, selon la société de données financières Refinitiv.

Les revenus d’exploitation ont totalisé 5,71 milliards, comparativement à 5,64 milliards un an plus tôt, lors des premières fermetures visant à prévenir la propagation de la COVID-19 au Canada.

Le chef des affaires financières de BCE et de Bell Canada, Glen Leblanc, affirme que cette hausse des revenus comprend une augmentation des ventes de téléphones sans fil haut de gamme et une hausse de 12 % des produits tirés des services internet d’un exercice à l’autre.