(Toronto) Le grand patron de la Banque Scotia exhorte Ottawa à augmenter l’allocation canadienne pour enfants, à introduire une subvention pour les entreprises afin qu’elles investissent en capital et à éliminer la barrière au commerce interprovincial.

Lors d’un discours prononcé dans le cadre de l’assemblée annuelle des actionnaires de la banque, qui se tenait en ligne pour une deuxième année de suite à cause de la pandémie, le chef de la direction Brian Porter a estimé que ses idées étaient l’occasion de tirer des leçons de la crise sanitaire parce que « nous avons vu au cours de la dernière année que les décisions que nous prenons sont importantes ».

« Nous avons l’occasion, aujourd’hui, de mettre en place des politiques pour nous assurer que le Canada retrouve sa croissance prépandémique, mais aussi qu’il atteigne une croissance encore meilleure et plus forte pendant une période soutenue », a-t-il dit.

M. Porter, qui présentait ses recommandations alors que le gouvernement fédéral se prépare à publier, lundi, son nouveau budget, croit qu’elles pourraient contribuer à la croissance de l’économie, à une augmentation de la taille de la population active et à rendre le pays plus prospère.

Le patron de la Scotia a d’abord suggéré que l’allocation pour enfants soit améliorée de 5000 $ par enfant.

En juillet, l’allocation pour enfants maximale a atteint 6765 $ par enfant de moins de six ans, et 5708 $ par enfant âgé de six à 17 ans.

Les familles qui reçoivent déjà l’allocation pour enfants ont aussi reçu une aide supplémentaire exceptionnelle de 300 $ par enfant l’an dernier.

En plus de l’augmentation de l’allocation, M. Porter croit que la déduction pour frais de garde d’enfants devrait être significativement augmentée pour permettre aux parents de déduire entièrement les frais de garde d’enfants d’âge préscolaire.

En vertu des règles actuelles, les parents peuvent réclamer un maximum de 8000 $ par enfant lorsqu’ils ont moins de sept ans, et 5000 $ par enfant âgé de sept à 16 ans.

Même si les frais de garde varient d’une province à l’autre à travers le pays, M. Porter croit que d’augmenter le montant à 20 000 $ par enfant par année devrait couvrir le coût des services de garde pour toutes les villes canadiennes.

Cela encouragerait en outre les femmes à rester sur le marché du travail, a ajouté M. Porter, parce que celles-ci sont plus souvent celles qui suspendent ou abandonnent leur carrière pour élever les enfants.

« Offrir une meilleure flexibilité aux familles pour trouver des arrangements de garde qui sont mieux adaptés à leurs besoins est bon pour les femmes, c’est bon pour les familles, et c’est bon pour le pays », a-t-il affirmé.

M. Porter s’est aussi dit en faveur d’une subvention de contrepartie unique pour que les entreprises réalisent des investissements en immobilisation dans les machines, l’équipement et la propriété intellectuelle.

Cette subvention pourrait aider les petites entreprises à numériser certaines activités, les entreprises de taille moyenne à se réorganiser pour être plus efficaces et les grandes entreprises à devenir plus durables, a-t-il précisé.

Il a en outre plaidé en faveur de l’élimination des obstacles au commerce interprovincial, une demande qui lui est chère depuis longtemps.

« Priorisons le libre-échange entre les provinces et les territoires de la même façon que nous priorisons le libre-échange entre les pays », a-t-il affirmé.

Selon lui, le Fonds monétaire international calcule que la libéralisation complète du commerce intérieur des marchandises pourrait augmenter le produit intérieur brut (PIB) par habitant du Canada d’environ 4 % par année.