De récents indicateurs du marché des cartons d’emballage et des produits d’hygiène qui ont été perçus très négativement par les investisseurs en actions de Cascades ne sont que des « phénomènes ponctuels » dans une industrie aux prises avec une « demande très forte », de l’avis de son président et chef de la direction, Mario Plourde.

Il y a quelques jours, la direction de Cascades annonçait la révision de ses attentes de prochains résultats trimestriels en conséquence de l’augmentation plus forte que prévu des coûts d’approvisionnement en matière première — de vieux papiers recyclables — et de ses coûts de transport.

Pendant ce temps, a aussi indiqué Cascades, le marché de son autre principal secteur d’activité — les produits papetiers d’hygiène pour les commerces alimentaires et l’hôtellerie — tarde à récupérer son recul de 30 % provoqué par le choc de la pandémie.

Dans les deux jours qui ont suivi cet avis d’impact sur les prochains résultats, la valeur boursière de Cascades a reculé en tout de 11 %, retournant à son plus bas depuis le début de janvier dernier.

Or, pour les actionnaires de Cascades, il s’agissait d’un deuxième coup dur en Bourse en moins d’un mois. Le 22 mars dernier, c’était la diffusion d’information de marché faisant état d’un échec partiel de la hausse de prix promulguée en mars par les principaux producteurs de carton d’emballage qui avait secoué toute l’industrie en Bourse.

Mais chez Cascades, cette secousse s’est transformée en une rechute brutale de 13 % en deux séances de transactions en Bourse.

Un marché cyclique

En entretien avec La Presse, lundi, après une présentation en virtuel devant le Cercle canadien de Montréal, le président et chef de la direction de Cascades, Mario Plourde, a eu l’occasion de remettre en perspective ces « phénomènes ponctuels » à l’intention des investisseurs en actions de la société papetière québécoise.

À propos de l’information d’un échec partiel de la hausse de prix du carton prévue en mars, Mario Plourde a indiqué que « toute l’industrie a douté de l’origine de cette information disant que l’augmentation de prix ne passait pas », alors que « la demande demeure très forte » auprès des producteurs de carton qui fonctionnent déjà à plein régime.

Depuis, selon M. Plourde, « l’ensemble de l’industrie a réannoncé la deuxième augmentation de prix pour avril, et elle va passer. Elle aura simplement été décalée dans le temps ».

Quant à l’inflation des coûts de la matière première et du transport, le président de Cascades a expliqué que « ces augmentations de coûts ne seront pas entièrement compensées par les hausses de prix dans le marché du carton ».

Combinés à la faiblesse persistance du marché des produits papetiers d’hygiène, « ces deux phénomènes ont fait en sorte qu’on a un peu révisé notre position pour les prochains résultats », souligne M. Plourde.

« Mais c’est ponctuel, s’est-il empressé d’ajouter. On opère dans des marchés cycliques, avec des variables qui peuvent monter ou descendre. Si l’on regarde à long terme, les perspectives [de nos deux principaux marchés] demeurent bonnes. Et elles vont continuer de s’améliorer au fur et à mesure que la population sera vaccinée et que l’économie va rouvrir. »

N’empêche, des analystes qui suivent Cascades ont déjà abaissé leurs attentes des prochains résultats et d’un prix cible d’actions en Bourse.

Chez Desjardins Marché des capitaux, notamment, les analystes montréalais Fréderic Tremblay et Louis Jutras ont abaissé de 164 millions à 146 millions leurs attentes de bénéfice d’exploitation (BAIIA) au premier trimestre 2021.

Ils ont aussi révisé à la baisse leurs attentes de résultats annuels pour 2021 et 2022, tout en abaissant de 19 $ à 18 $ leur prix cible des actions de Cascade d’ici un an, avec une recommandation neutre de « conserver ».