(Ottawa) Un groupe représentant des milliers de petites entreprises du pays affirme que plusieurs d’entre elles espèrent que les libéraux de Justin Trudeau tiendront compte de leurs préoccupations et réorganiseront l’aide dans le prochain budget fédéral pour leur permettre de survivre à la pandémie de COVID-19.

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) souligne que les confinements et les restrictions de santé publique frappant les magasins de détail non essentiels ont poussé certains d’entre eux au bord du gouffre financier, les rendant dépendants de l’aide fédérale pour couvrir les coûts quotidiens et maintenir les employés sur les listes de paie.

Le président Dan Kelly affirme qu’il est crucial de maintenir des programmes pour aider les entreprises à traverser la pandémie, mais que des correctifs sont nécessaires pour soutenir des entreprises qui passent encore entre les mailles du filet.

M. Kelly espère également que les libéraux ajouteront une nouvelle ronde de financement à un programme de prêt populaire pour augmenter les montants disponibles à 80 000 $ et permettre de convertir jusqu’à la moitié de ce montant en un prêt non remboursable pour les entreprises qui respectent leurs échéances de paiements.

Mais M. Kelly n’est pas du tout convaincu que les libéraux feront quoi que ce soit, et il croit que l’élan fédéral pour apporter des correctifs a été stoppé après que les libéraux ont modifié certains programmes et prolongé les délais pour d’autres.

Même si les libéraux ont modifié l’admissibilité à certains programmes, comme la nouvelle subvention pour le loyer qui comprend un complément de confinement, M. Kelly soutient que des milliers de petites entreprises dans le besoin n’ont pas pu accéder aux programmes fédéraux et que leurs préoccupations ne sont pas prises en compte.

« On a vraiment l’impression qu’Ottawa est passé à autre chose », affirme M. Kelly dans une entrevue.

« Ils sont passés à […] d’autres dossiers, et je pense que c’est une grave erreur de calcul », ajoute-t-il.

« Écoutez, si je me trompe, je serai ravi de me tromper — s’il y a une surprise, une annonce positive de nouveaux soutiens aux petites entreprises qui sont vraiment durement touchées, mais je ne vois aucun élan d’Ottawa. »

Le gouvernement a prévu de mettre fin en juin aux subventions fédérales pour les salaires et les loyers, ainsi qu’au programme de prêts aux petites entreprises. On s’attend à ce que l’économie commence à croître plus rapidement au second semestre, car les taux de vaccination augmentent parallèlement aux dépenses de consommation, alimentées par des économies accumulées pendant la pandémie.

« Tant que les gens ne commenceront pas à dépenser, les entreprises n’auront pas le genre de reprise qu’elles espèrent, et je pense qu’il est essentiel que nous continuions à soutenir les personnes qui peuvent réellement créer ces dépenses », a déclaré Hassan Yussuff, président du Congrès du travail du Canada.

Un sondage de la Banque du Canada sur les attentes des consommateurs a montré que les répondants prévoyaient dépenser plus du tiers des économies supplémentaires découlant de la pandémie au cours des deux prochaines années.

L’enquête publiée lundi indique également que les consommateurs s’attendent à ce que leurs habitudes de dépenses reviennent à la normale dans environ un an, après la conclusion de la vaccination, sur un large éventail de produits, en particulier les voyages et les activités sociales.