Avec l’arrivée de trois nouveaux investisseurs qui sera annoncée ce mardi, la firme montréalaise Averna a désormais les outils pour devenir ce que son PDG présente comme un « géant mondial des tests » en multipliant par trois ses ventes d’ici 2025.

« En 2015 et 2016, on avait déjà procédé à trois acquisitions qui nous ont permis de nous étendre en Europe et aux États-Unis, rappelle François Rainville, PDG d’Averna. On va accélérer ça. Pendant la pandémie et après en être sortis, on va avoir beaucoup d’opportunités de consolidation. »

La somme fournie par Partenaires Walter Capital, Investissement Québec et Groupe W Investissements pour devenir actionnaires n’a pas été précisée. Mais elle est suffisante pour que l’entreprise de 400 employés répartis dans sept pays se dise maintenant « en mode acquisitions » et vise des revenus de 200 à 250 millions US d’ici quatre ans. Ils sont aujourd’hui de 70 millions US.

Des vaccins aux iPhone

De toute évidence, Averna a tourné la page sur BlackBerry, l’ancien géant canadien des télécommunications qui était son principal client à sa fondation en 1999 et qui a connu un spectaculaire déclin une dizaine d’années plus tard. Averna conçoit et installe des outils pour tester la qualité des produits industriels, des fioles pour vaccins aux casques de réalité virtuelle en passant par des téléphones cellulaires, des automobiles, des caméras et des semi-conducteurs.

Elle compte dans son carnet de commandes des entreprises prestigieuses comme Apple, Google, Microsoft, Oculus, Intel et Medtronic, au total quelque 300 clients pour un demi-millier de projets dans sept domaines différents.

L’essentiel de ses activités, plus de 95 %, a lieu à l’extérieur du Canada. Les États-Unis sont les principaux clients d’Averna, avec 55 % à 60 % du chiffre d’affaires. « Nul n’est prophète en son pays : Averna est un joyau caché au Québec, où elle a très peu de clients », note Éric Doyon, associé-directeur de Partenaires Walter Capital.

Les concurrents d’Averna dans ce domaine sont surtout de « petits joueurs avec des revenus annuels de 10 à 30 millions », expliquait M. Rainville à La Presse en janvier 2020. « Averna est à un stade où la croissance par acquisition devient une possibilité réelle, les bases à l’international sont très solides, estime M. Doyon. Ils cherchaient des partenaires qui ont la même vision pour [soutenir] leur croissance. »

Expertise transversale

La pandémie a eu un effet accélérant sur les activités de son entreprise, rapporte François Rainville.

On a eu une augmentation significative de commandes.

François Rainville, président d’Averna

« La pénurie de respirateurs, par exemple, on était en plein milieu de ça. Plusieurs de nos clients ont dû accélérer la sortie de leurs produits, on était aux premières lignes pour les tester. Un de nos clients est Oculus. Il a augmenté sa production de casques de réalité virtuelle », ajoute M. Rainville.

Un des avantages d’Averna, explique M. Doyon, c’est qu’elle a intégré de l’expertise dans plusieurs domaines. « La plupart des concurrents sont des spécialistes dans un seul domaine. Averna a toutes les compétences requises pour des solutions de tests de A à Z. Ça lui permet d’être très flexible et de servir des clients pour lesquels la qualité est plus importante que le bas prix. »