(Montréal) Le président et directeur général du Mouvement Desjardins, Guy Cormier, estime que la relance après la pandémie doit être une occasion pour reconstruire une économie plus verte.

La reprise économique ne doit pas être un simple retour au statu quo, a-t-il plaidé samedi, lors d’un discours à l’occasion des assemblées générales annuelles de la coopérative.

Une crise, c’est un moment d’accélération de l’histoire. Il n’y a pas de vaccin contre les changements climatiques. Il faut repenser nos activités.

Guy Cormier, PDG du Mouvement Desjardins

M. Cormier croit que la reprise économique se profile maintenant dans un avenir rapproché, étant donné le déploiement massif des vaccins.

Et selon lui, ce contexte offre une occasion en or de sortir de l’économie linéaire, qui consiste essentiellement à consommer et à jeter ce dont on a plus besoin.

L’économie doit être davantage circulaire, où les « résidus des uns deviennent les matières premières des autres ».

Le dirigeant du Mouvement Desjardins juge que cette relance doit aussi se faire au profit de tous, car la pandémie a accru les inégalités dans la société.

La prospérité partagée devrait nous amener par exemple à mieux valoriser les emplois que certains disent au bas de l’échelle et dont on a découvert toute l’importance.

Guy Cormier, PDG du Mouvement Desjardins

Invité à commenter le dernier budget présenté par le gouvernement du Québec en conférence de presse téléphonique, M. Cormier a parlé d’un exercice « prudent et rassurant ».

« Il y a encore beaucoup d’incertitude. Les frontières sont fermées, on parle d’une troisième vague, on parle de variants, on voit encore des secteurs d’activité en difficulté. Moi, je vois ce budget comme un budget de transition », a-t-il expliqué.

« Probablement qu’à la fin de 2021-début 2022, on va voir beaucoup plus clair », a-t-il indiqué, ajoutant qu’il sera probablement plus facile d’envisager un retour à l’équilibre budgétaire quand le portrait sera moins incertain.

Une crise difficile pour tous

Dans son discours aux membres, M. Cormier a déclaré que la pandémie avait été extraordinairement difficile pour toute la société, dont son organisation.

Il a toutefois fait valoir que Desjardins avait eu les reins assez solides, ce qui lui a permis d’aider les individus et les entreprises en difficulté.

Dans ses résultats pour l’année 2020, la coopérative a vu ses excédents avant ristournes aux membres fléchir de 6,9 %. Elle a affiché un excédent net de 2,4 milliards en 2020, mais ce qui constitue un recul de 179 millions par rapport à 2019.

Mais cette année-là, elle a tout de même majoré la somme retournée aux membres.

La ristourne versée aux membres était de 330 millions, comparativement à 317 millions en 2019.

« Cette solidité financière, elle nous permet d’incarner nos valeurs de solidarité, de compassion, de bienveillance, d’implication sociale et communautaire », a-t-il déclaré.

« Nous avons créé le Fonds C, un fonds en réaction à la COVID-19 pour aider les petites entreprises à s’adapter et en innovant : 570 petites entreprises ont reçu une aide non remboursable pouvant atteindre 10 000 $ », a-t-il mentionné.

Prêt pour une autre vague

En conférence téléphonique, M. Cormier a d’ailleurs ajouté que son institution était prête à affronter une troisième vague du virus, si elle s’avère.

« On est vraiment prêts. On a plus de 40 000 employés en télétravail. Donc en termes d’offres de services, de capacité à livrer la marchandise à nos membres-clients, j’ai aucune inquiétude, ça fait un an qu’on fait ça », a-t-il indiqué.

« Nos équipes entreprises sont là pour soutenir les entreprises s’il y a lieu. »

M. Cormier a ajouté que Desjardins avait des pourparlers avec la santé publique du Québec pour que son organisation contribue à l’effort de vaccination.

Guy Cormier, qui est en ce moment dans son deuxième mandat, est à la tête de Desjardins depuis 2016. Il ne représentera pas une prochaine fois en 2024, car les règlements de gouvernance de Desjardins ne le permettent pas.