La Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) annoncera ce jeudi qu’elle met sur pied un « AirBnb des tours [de] bureaux » pour combler les espaces rendus vacants par la pandémie au centre-ville de Montréal, a appris La Presse.

L’organisation créera une plateforme virtuelle pour mettre en contact les entreprises liées à un bail commercial trop vaste et celles qui voudraient s’installer au centre-ville, mais qui n’en avaient pas les moyens avant la pandémie. Elle tentera ainsi d’installer des PME au cœur de la vie économique montréalaise, ou encore de rapprocher des entreprises qui ont déjà des liens d’affaires.

« Il y a des locataires avec des baux à long terme avec des espaces dont ils ne vont pas avoir besoin », a expliqué Michel Leblanc, le patron de la CCMM, en entrevue avec La Presse. En plus des entreprises montréalaises, « on va aussi essayer d’intéresser des entreprises en région qui ont déjà envisagé d’ouvrir un centre d’affaires au centre-ville de Montréal, mais qui hésitaient pour des raisons de coûts ou pour des raisons d’engagement à trop long terme ».

« On veut aider à remplir les espaces excédentaires », a continué M. Leblanc en se défendant de vouloir se substituer aux firmes de courtage immobilier, qui risquent de froncer les sourcils.

On veut ramener des travailleurs, et ça, ça va passer par des espaces de bureau qui sont vraiment utilisés.

Michel Leblanc, patron de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain

Les nouvelles ententes prendraient la forme d’une sous-location liant l’entreprise avec l’espace excédentaire et le nouveau venu. Il pourrait s’agir d’étages complets ou de simples zones sur un étage plus vaste.

C’est l’un des éléments d’un programme pour lequel la CCMM a obtenu 8,5 millions de Québec, mercredi, avec l’objectif de ramener les travailleurs au centre-ville de Montréal au cours des 12 prochains mois. La Chambre estime qu’il y a un vrai danger pour les tours du centre-ville si des solutions ne sont pas trouvées rapidement.

M. Leblanc dit aussi vouloir travailler avec « les banques, les assureurs, tous les grands employeurs du centre-ville » pour fixer des objectifs clairs de retour – en termes de pourcentage de travailleurs physiquement au bureau – et les atteindre.

« Beaucoup de dirigeants me disent qu’ils ont une productivité qui diminue et qu’ils ont hâte que la Santé publique les autorise à ramener les gens », a-t-il rapporté. « On va trouver toutes sortes de solutions innovantes pour que les gens aient envie de revenir. »

Une campagne de communication tentera de convaincre les travailleurs du caractère sécuritaire des espaces au centre-ville.

« On veut créer un buzz positif sur le travail en présentiel, a-t-il continué. On veut contrer l’émotion de peur, par une émotion positive de travailler au centre-ville, rencontrer ses collègues, bénéficier des restaurants qui vont rouvrir. »