Le gouvernement du Québec modernisera à ses frais l’ancienne usine de Bombardier Transport à La Pocatière si son nouveau propriétaire Alstom maintient un niveau minimum d’emplois.

« C’est peu d’argent pour le bénéfice que le Québec peut en tirer », a soutenu le ministre de l’Économie, Pierre Fiztgibbon, lors de l’annonce de l’injection par son gouvernement d’une somme de 56 millions qui servira à moderniser l’usine.

Il s’agit d’un prêt « pardonnable », c’est à dire une subvention à la multinationale Alstom si le nombre d’emplois à l’usine se maintient autour de 400 jusqu’en 2026 et à 350 de 2026 à 2029.

La plupart des 400 employés actuels seront mis à pied cet été à mesure que les contrats du métro de Montréal et de MetroLink à Toronto s’achèveront. Une centaine d’entre eux seulement auront du boulot jusqu’à la fin de 2022, a fait savoir le directeur général, matériel roulant et composantes pour les Amériques d’Alstom, David Van der Wee.

À la fin de 2022, l’entreprise pense pouvoir augmenter l’effectif de l’usine à 400 personnes grâce à deux contrats pour Vancouver et l’état du New Jersey.

Dans l’intervalle, l’usine sera modernisée grâce aux fonds publics québécois. Grâce à l’automatisation et à la robotisation, l’usine de La Pocatière pourrait être en mesure « de rapatrier certains ouvrages qui se font actuellement dans les pays à faibles coûts », a indiqué le dirigeant d’Alstom.

Il s’agit d’un projet « essentiel pour sécuriser l’avenir de l’usine », selon lui. Une fois modernisée, l’usine pourra travailler sur des contrats « au Québec au Canada et même à l’international », a dit M. Van der Wee.

« Si on réussit à baisser les coûts, les contrats vont venir », a assuré de son côté Pierre Fitzgibbon.

L’usine de La Pocatière a souvent reçu de l’aide gouvernementale lorsqu’elle était la propriété de Bombardier Transport. Alstom a avalé Bombardier Transport le 29 janvier dernier. Le nouveau propriétaire s’est engagé à établir au Québec son siège social pour les Amériques et à créer un centre d’excellence en design dans la province.

Le gouvernement du Québec aide encore le fabricant de matériel roulant alors que les principaux contrats locaux, dont le REM et le réseau de l’AMT, ont fait choisi à des fabricants indiens et chinois pour leurs nouvelles voitures.

Selon Pierre Fitzgibbon, le gouvernement est lié par des ententes bilatérales avec le monde entier et il ne peut pas intervenir dans les appels d’offres internationaux. « Ce serait illégal », a-t-il justifié.