(Paris) L’assureur Axa a dévoilé jeudi un bénéfice net en baisse, marqué par la pandémie, et a accusé dans la foulée une première défaite en appel dans son conflit avec des restaurateurs.

Selon les données communiquées par le groupe, le bénéfice net a baissé de 18 % en 2020, à 3,16 milliards d’euros. Le chiffre d’affaires, quant à lui, a diminué de 7 %, à 96,7 milliards d’euros mais de 1 % à change constant.

Et « la croissance dans les segments prioritaires (dommages entreprises, santé et prévoyance, NDLR) s’est accélérée au troisième et quatrième semestres », avec une hausse du chiffre d’affaires de respectivement 3 % et 5 % sur un an (à changes constants, comme le reste des chiffres ci-dessous), s’est en outre félicité lors d’une conférence de presse le directeur général, Thomas Buberl.

Selon lui, « le plan stratégique à trois ans est parfaitement adapté à la situation post-COVID-19 ». Ce plan, dévoilé en décembre, prévoit entre autres de mettre les bouchées doubles sur les segments de la santé et de la prévoyance, tout en économisant 500 millions d’euros.

La baisse du bénéfice net en 2020 s’explique « principalement en raison de l’impact des sinistres en lien avec la pandémie et des mesures de solidarité prises par Axa », évalués à 1,5 milliard d’euros au total, a expliqué Etienne Bouas-Laurent, directeur financier du groupe.

Si la branche dommages, « logiquement la plus touchée par crise », selon M. Bouas-Laurent, a vu ses ventes croître de 1 %, la hausse des sinistres a fait fondre de moitié le résultat opérationnel de l’activité.

En particulier, mais pas seulement, les pertes d’exploitation ont coûté 1,1 milliard d’euros à Axa et les annulations d’évènements 600 millions. Des montants, « partiellement compensés par la baisse de la sinistralité en assurance automobile », souligne le communiqué de résultats.

Pour le reste, l’assureur a fait état d’une baisse du chiffre d’affaires de 6 % pour l’activité « vie, épargne, retraite », et d’une hausse de 6 % pour la branche santé, « avec une croissance dans l’ensemble de nos zones géographiques ». Quant à la gestion d’actifs, le chiffre d’affaires a augmenté de 4 %.

Axa a annoncé vouloir verser un dividende de 1,43 euro par action en 2021, un montant identique à celui annoncé l’année dernière, avant que la crise n’oblige à l’abaisser à 70 centimes.

Concernant sa filiale d’assurance et de réassurance Axa XL, le groupe a souligné une dynamique positive sur les tarifs, après avoir dû injecter un milliard d’euros de capital au troisième trimestre. Rachetée en 2018, cette filiale a été fortement touchée par le coût des catastrophes naturelles et des sinistres liés à la pandémie.

Le marché ignore la condamnation

Juste après l’annonce des résultats, Axa a été condamné à indemniser un restaurateur marseillais pour ses pertes d’exploitation dues à la COVID-19 par la cour d’appel d’Aix-en-Provence, première juridiction d’appel à statuer au fond sur ce type de litige dont sont actuellement saisies plusieurs autres cours.

« Nous allons étudier attentivement les motivations de la décision. Nous rappelons que ce même contrat est actuellement l’objet de débats devant plusieurs autres juridictions d’appel dans le pays », a réagi Axa dans un communiqué.

A ce sujet, le directeur financier avait précédemment indiqué qu’il restait « encore beaucoup d’incertitudes » et qu’il était « trop tôt » pour communiquer publiquement sur le montant provisionné en cas de défaites.

Selon l’assureur, les contrats de ce type concernent 15 000 restaurateurs en France.

Cette déconvenue n’a pas semblé inquiéter le marché : peu après 13 h, le cours de l’action s’envolait de 4,04 % à 21,13 euros, dans un marché en hausse de 0,06 %.

Enfin, l’assureur a également confirmé son retrait du projet controversé Nord Stream 2, visant à construire un gazoduc entre la Russie et l’Allemagne.