(Toronto) Le grand patron de la Banque Royale a exprimé mercredi son optimisme face à la reprise économique post-pandémique, alors que le marché immobilier montre une forte activité et que le secteur des marchés de capitaux a offert des résultats records au plus récent trimestre.

« Alors que nous nous approchons d’un an de pandémie mondiale, nous sommes encouragés par le nombre et l’efficacité des vaccins », a affirmé le chef de la direction, David McKay, aux analystes, lors d’une conférence téléphonique.

« Ceci — en plus de la forte demande refoulée, des perspectives croissantes de nouveaux programmes de relance, des attentes d’un assouplissement progressif des mesures de confinement et des promesses de maintien de faibles taux d’intérêt — pour appuyer la reprise économique soutenue. »

Les dirigeants ont également identifié les hypothèques et les marchés boursiers comme des facteurs qui ont stimulé les perspectives et les profits de la banque.

« L’activité immobilière au Canada demeure également élevée », a affirmé M. McKay, soulignant une augmentation des permis de bâtir. « Nous prévoyons une pénurie de l’offre, de faibles taux d’intérêt bas, des taux d’épargne élevés, la poursuite du télétravail et une éventuelle reprise de l’immigration pour soutenir la demande. »

Entre-temps, le directeur financier Rod Bolger a indiqué que le volume moyen de transactions des investisseurs individuels sur le service RBC Placements en direct avait augmenté de 200 % par rapport à la même période l’an dernier, et que les comptes chèques personnels avaient augmenté de plus de 30 %.

Mais M. Bolger a noté que la pandémie avait rendu plus difficile la croissance des activités commerciales et de cartes de crédit de l’institution. Neil McLaughlin, le responsable des services bancaires personnels et commerciaux de la banque, a également indiqué que les prêts automobiles avaient considérablement diminué l’année dernière.

« Les voyages sont notre catégorie la plus importante et nous ne voyons tout simplement pas les consommateurs dépenser là-dedans », a ajouté M. McLaughlin. « Ils remboursent leur dette. »

M. McLaughlin a ajouté que même si la baisse des soldes de cartes de crédit constituait de réels défis pour l’entreprise, il s’attend à ce que les dépenses rebondissent.

« Je pense qu’à mesure que l’économie s’ouvrira et que les entrepreneurs gagnent en confiance, nous allons commencer à voir les prêts commerciaux revenir, espérons-le, dans la deuxième moitié de l’année », a ajouté M. McLaughlin.

Baisse des provisions pour pertes sur prêts

La Royale est l’une des quatre grandes banques canadiennes à avoir annoncé jusqu’à présent une meilleure croissance que prévu de ses bénéfices pour le trimestre clos le 31 janvier par rapport à la même période il y a un an, soit avant que la pandémie de COVID-19 s’installe au pays.

La Banque Royale a réalisé un bénéfice net de 3,85 milliards, ou 2,66 $ par action, au plus récent trimestre, contre un profit de 3,51 milliards, ou 2,40 $ par action, un an plus tôt. Les revenus ont totalisé 12,94 milliards, comparativement à 12,84 milliards.

Sur une base ajustée, la banque affirme avoir gagné 2,69 $ par action, contre 2,44 $ par action il y a un an.

Les analystes s’attendaient en moyenne à un bénéfice ajusté de 2,27 $ par action, selon les prévisions recueillies par la société de données financières Refinitiv.

L’analyste John Aiken, de Barclays, a souligné que la banque avait enregistré « une forte croissance des prêts et des résultats très impressionnants dans la gestion de patrimoine », ainsi qu’un « trimestre très solide sur les marchés financiers ».

La Royale, comme bon nombre de ses concurrentes, a signalé une baisse des provisions pour pertes sur créances. Au deuxième trimestre de l’année dernière, elle avait considérablement augmenté ses réserves dans un contexte d’attente de pertes de crédit, « guidée par une détérioration rapide des indicateurs économiques, causée par l’incertitude considérable entourant la pandémie », a expliqué le directeur des risques de la banque, Graeme Hepworth.

Au plus récent trimestre, les provisions de la Royale s’élevaient à 110 millions, en baisse par rapport à celles de 419 millions du même trimestre l’an dernier. Mais M. Hepworth a ajouté que la banque s’attendait à ce que les défauts de paiement augmentent jusqu’à la fin de 2021, car de nombreux programmes de soutien du gouvernement devraient prendre fin cet été.